Les ventes immobilières ralentissent fortement depuis le mois de janvier.Un coup de frein qui s'explique par plusieurs raisons.
Une maison de 200 mètres carrés avec jardin et vue sur la montagne, située à quinze minutes de Pau. Il a fallu quatre mois avant qu’elle ne trouve preneur. L’année dernière, d’après Pierre Conchez, agent immobilier Orpi, elle serait partie en quelques jours seulement. Mais en 2022, les acheteurs sont plus prudents selon ce professionnel. "Le contexte est totalement particulier. On a une guerre en Europe tout de même, donc c’est quelque chose de très anxiogène, et ensuite on a une élection présidentielle. Et le constat est qu’à chaque période précédent une élection présidentielle, on a une stagnation des transactions immobilières", affirme-t-il dans la vidéo du 20H de TF1 en tête de cet article.
Il y a le contexte, mais pas seulement. Si depuis janvier, les professionnels enregistrent moins de ventes que l’année dernière - le réseau Orpi chiffre le repli à -17% au premier trimestre 2022 par rapport à la même période en 2021 -, c’est aussi parce que les prix sont souvent trop élevés. Le reportage de TF1 prend un exemple parmi des annonces trouvées sur Internet : une maison dans le village de Bougue, près de Mont-de-Marsan (Landes), affichée 276.000 euros il y a un mois et qui vient de passer à 265.000 euros. Il faut dire que l’année dernière, les prix avaient explosé, alors les vendeurs ont tendance à être un peu gourmands. "Ce qu’on reçoit concrètement au moment où on présente nos estimations, c’est que les vendeurs surestiment leurs biens de 20% et au bout d’un mois, le fait qu’il n’y ait plus de visites, pas d’offre, on arrive à les ramener à la raison", explique Filipe Ropp, conseiller indépendant chez Safti immobilier.
Des taux qui remontent
D’autant que pour les acheteurs, s’endetter devient de plus en plus difficile. TF1 rencontre un couple qui sort de la banque. "On est en train d’acheter un appartement qui était vraiment un coup de cœur pour nous et effectivement, il y a une pente ascendante au niveau des taux d’intérêts. C’est ce que nous a confirmé également notre banquière", témoigne-t-il.
Les taux à 1% ou moins, comme c’était le cas en 2021, deviennent en effet très rares depuis le mois de février, selon le 33ᵉ Observatoire de l’immobilier réalisé par Meilleurstaux. S'ils restent loin des niveaux de 2020 (1,35%) et de 2019 (1,40%), désormais, près d’un tiers des offres se situent entre 1,10 et 1,30% selon le comparateur. Alors, les acheteurs doivent souvent revoir leur budget. "Pour un prêt de 200.000 euros sur 20 ans, un taux qui passerait de 1,20 à 1,70, c’est 50 euros en plus par mois, donc évidemment, il y a des gens que ça peut bloquer", indique à TF1 Maël Bernier, porte-parole de Meilleurstaux.
Dernière contrainte, il est désormais impossible de dépasser 35% d’endettement, assurance comprise. Et selon Meilleurstaux, trois dossiers sur dix les dépassent, près de 10% des dossiers se situent en zone critique (entre 35 et 39%) et près de 25% sont totalement infinançables.
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