VIDÉO - Marseille : quatre ans après l'achat de leur appartement, ils l'attendent toujours !

par Virginie FAUROUX | Reportage TF1 Paul Geli, Sylvain Fargeot
Publié le 7 février 2023 à 17h48

Source : JT 13h Semaine

À Marseille, des propriétaires d'appartements en construction sont toujours en attente de leur logement, plus de quatre ans après les avoir achetés.
Ils sont nombreux à avoir mis toutes leurs économies dans ce projet.
Certains ont même aujourd'hui du mal à se loger.

C'était pour eux le projet de toute une vie. Mais l'opération immobilière s'est transformée en cauchemar. A Marseille, des propriétaires ont acheté il y a plus de quatre ans leur appartement sur plan dans ce qui devait devenir une résidence de luxe : le BAO. Mais ils n'ont jamais pu accéder à leur logement. "C'est une désolation, un désastre", lance l'un d'eux dans la vidéo du JT de 13H de TF1 en tête de cet article. Même constat pour Ismaël Alajjan, un autre acquéreur : "J'ai perdu quatre ans de ma vie", dit-il. Quand une retraitée avoue avoir mis dans cet achat "les économies d'une vie de travail". 

J'ai le crédit à rembourser, j'ai le loyer à payer. Aujourd'hui, je suis obligé d'être en colocation parce que seul, je n'y arriverais pas.
Damien Silvestre, acquéreur d'un appartement dans la résidence BAO

De la résidence, ils n'ont que des photos issues des plaquettes d'agences immobilières. Et un intitulé alléchant. Car le BAO, ce devait être 9 000 m² de boutiques, 110 appartements, une piscine de 20 mètres de long, 2 000 m² d'espaces extérieurs, un parking, une conciergerie, un espace fitness... "C'était le beau projet standing qu'on nous a promis", soupire une jeune femme. Or, pour l'instant, c'est un chantier qui s'éternise, avec une date de livraison continuellement repoussée, de six mois en six mois. 

TF1

Pourtant, le promoteur n'est pas n'importe qui. Michel Ohayon est, entre autres, le propriétaire de Camaïeu et Go Sport. Mais sa société, en difficulté, n'a pas payé entièrement les constructeurs. Les travaux ont donc été arrêtés net. Et aujourd'hui, le bâtiment semble totalement à l'abandon. "C'est comme une déchetterie", reconnaît Ismaël. Comme les autres, il a déjà versé 90% du montant de l'appartement. "Toutes mes économies sont parties dans cet appartement-là. J'ai déjà dépensé 500.000 euros. J'ai quand même les larmes aux yeux parce que ma vie, elle est foutue", s'insurge-t-il.

Les acquéreurs sont désormais à bout de souffle, certains peinent même à se loger. "J'ai le crédit à rembourser, j'ai le loyer à payer. Je ne peux plus vivre seul. Aujourd'hui, je suis obligé d'être en colocation parce que seul, je n'y arriverais pas", explique Damien Silvestre, acquéreur d'un appartement dans la résidence. Marie Alonso, elle, rembourse plus de 1 500 euros de crédit chaque mois. Elle a dû s'installer chez son fils de 28 ans. "Arrivée à 55 ans et être hébergée par son fils, c'est vraiment pas une situation confortable. J'aurais aimé recevoir mes enfants dans mon bel appartement", lâche-t-elle. 

Aujourd'hui, cette mère de famille vit au milieu des cartons, jamais déballés depuis plus de deux ans. "Ça me fait mal au cœur. Quelquefois, j'ai le moral à zéro et je ne sais pas quel est l'issue de ce projet", se désole-t-elle. En attendant, le promoteur ainsi que les constructeurs n'ont pas répondu aux demandes d'interviews de TF1. Une procédure judiciaire est en cours.


Virginie FAUROUX | Reportage TF1 Paul Geli, Sylvain Fargeot

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