Selon l'Autorité de la concurrence, les commissions liées à l'achat et à la vente de biens immobiliers sont trop élevées et opaques en France.Dans l'Hexagone, ces taux s'élevaient à 5,78% contre 4% dans le reste de l'Europe.Face à ce constat, l'Autorité appelle à une vaste réforme du secteur.
Trop élevées et pas suffisamment transparentes pour les acheteurs et les vendeurs. Mercredi 7 juin, l'Autorité de la concurrence a rappelé à l'ordre les professionnels de l'immobilier concernant les commissions liées à l'achat et à la vente de biens. Selon l'organisme, qui s'appuie sur plusieurs études, le taux de commission moyen pratiqué en France s'élevait, en 2022, à 5,78% du prix de vente. C'est bien plus que dans le reste de l'Union européenne où ces commissions atteignent en moyenne les 4%.
Une situation que Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) explique par les différences entre l'Hexagone et ses voisins. "Tout simplement parce que les prestations qui sont assurées par les autres pays d'Europe ne sont pas les mêmes", affirme-t-il dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article.
Mieux réglementer les "coachs immobiliers" et les agences en ligne
Une différence qui coûte cher aux Français : selon l'Autorité, si les taux de commission des professionnels de l'entremise en France étaient ramenés à la moyenne européenne, un gain annuel de près de 3 milliards d'euros pourrait être dégagé au bénéfice des ménages. Une économie particulièrement importante à l'heure où le pouvoir d'achat des Français est miné par l'inflation élevée et une remontée des taux d'intérêts sur le crédit immobilier, à 3,28% en moyenne en mai, hors assurances et frais, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA.
Outre ces commissions trop élevées, le gendarme de la concurrence pointe également plusieurs autres "problèmes" et notamment un affichage et des pratiques trop opaques pour les clients. D'autant que les intermédiaires pour l'achat ou la vente d'un bien immobilier ne sont pas tous soumis de la même façon à la loi Hoguet, qui encadre la vente immobilière depuis les années 1970.
La faute aux "nouveaux métiers" dans l'immobilier comme les agences en ligne, les "coachs immobiliers" ou encore les mandataires qui ne sont pas soumis aux mêmes dispositions légales que les agences immobilières classiques, mais qui peuvent collaborer avec elles. Les prestations de ces nouveaux professionnels de l'immobilier sont ensuite incluses dans les commissions, de façon parfois opaque.
Les professionnels du secteur, eux, se défendent de pratiquer des commissions trop élevées. Vincent Vitorio, agent immobilier à Progress-Immo, dans le Val-de-Marne, assure ainsi que cet argent prélevé pour la vente permet l'estimation du bien, la mise en ligne de l'annonce de vente ou encore la réalisation de diagnostics obligatoires. "L'idée, c'est de montrer l'intérêt qu'a chacune des prestations et c'est pour ça qu'on arrive à un taux de commission". Face à la situation, l'Autorité de la concurrence plaide pour une remise à plat de ces commissions, afin de clarifier la situation, pour les vendeurs et les acheteurs.
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