Des habitants d'une petite commune sur le bassin d'Arcachon avaient cru, en toute bonne foi et en toute légalité, obtenir le droit de construire la maison de leur rêve.Ils ont dû déchanter.
Une maison pour lui et sa compagne, c'était le rêve de Chris Courtalon. Il a acheté cet ancien terrain de famille à Audenge (Gironde) en 2019... sans se douter qu'il n'avait pas de valeur. "J'ai un terrain qui à l'époque était constructible, avec un certificat d'urbanisme délivré par la mairie. C'est pour ça que j'ai acheté d'ailleurs, si je n'avais pas eu le certificat, je n'aurais pas acheté, raconte-t-il à TF1 dans le reportage du 20H en tête de cet article. Maintenant, je me retrouve avec un terrain sur lequel je ne peux pas construire, entouré d'autres maisons, donc pour moi il y a un sentiment d'injustice".
Car en février dernier, la mairie lui a refusé le permis de construire. Sa parcelle a désormais "la valeur un terrain agricole", déplore Chris. Lui et sa compagne sont, malgré eux, victimes de l'application de la loi littoral.
Depuis 1986, cette loi empêche toute construction sur une bande de 100 mètres depuis le rivage, et impose au-delà des espaces de verdure entre les zones urbanisées. La vidéo de TF1 montre ainsi des hameaux qui ne peuvent être vendus pour préserver le patrimoine naturel.
C'est l'un des combats de l'avocat Jacques Torelli, responsable d'une coordination environnementale du bassin d'Arcachon. "Si on sacrifie les espaces naturels et les forets, tout ce qui est biodiversité, faune et flore, vont disparaître", souligne-t-il. Pourtant, depuis des années, les permis de construire ont été largement accordés, y compris dans des zones en théorie inconstructibles. La mairie d'Audenge assure agir dans le respect de la loi, et affirme que l’État a validé les décisions d'urbanisme et les permis de construire, jusqu'à récemment.
Mais depuis quelques mois, l’État a intensifié ses contrôles et a retoqué de nombreux projets. Pour une association citoyenne locale, la loi littoral est le dernier rempart face à l'inflation démographique. Plusieurs des propriétaires ont de leur côté engagé des procédures en justice pour obtenir réparation.