Ces derniers mois, obtenir un crédit immobilier est devenu mission impossible pour de nombreux ménages.En cause, une hausse des taux, tandis que les prix, eux, sont restés relativement stables.Mais si le gouvernement envisage d'infléchir les règles, la banque de France, elle, se montre circonspecte.
Comme presque la moitié des demandes en ce moment, le crédit immobilier d'un comptable et de son mari, qu'une équipe de TF1 rencontre dans la vidéo du 20H ci-dessus, a été rejeté par la banque. Ils ont pourtant des revenus confortables, et ont donc été surpris, voire dépités. "Ça va être compliqué parce que ça fait longtemps qu'on veut construire, qu'on a trouvé un terrain qui rentrait dans nos prix... Mais ça ne passe pas à cause du crédit, donc pour l'instant, on est bloqués", détaille Ahlam Jawhara.
Leur demande est pour l'instant refusée à cause de leur taux d'endettement, qui dépasse légèrement la limite autorisée. Car aujourd'hui, les banques ne prêtent qu'à deux conditions : les emprunteurs peuvent s'endetter à hauteur de 35% maximum de leurs revenus, et sur une durée maximale de 25 ans.
Le nombre de crédits accordés a chuté de près 40% en un an
Mais ces règles sont devenues trop strictes depuis que les taux d'intérêt ont explosé ces douze derniers mois. "Les taux des crédits immobiliers sont passés de 1,20% à 3,20% en un an et les prix de l'immobilier, eux, n'ont quasiment pas baissé", souligne Maël Bernier, porte-parole de Meilleur Taux. Dès lors, lorsqu'on emprunte, on s'endette davantage, et c'est là que cela coince avec les banques. Résultat : le nombre de crédits accordés a chuté de près 40% en un an.
Nous avons fait une simulation sur Internet avec un profil-type, celui d'un foyer moyen gagnant 3300 euros net et qui souhaite emprunter 280.000 euros sur 25 ans. "Il y a un an, le taux était à 1,20%. Ça lui faisait donc une mensualité de 1160 euros. Et là, ça passait : il était à 35% d'endettement", explique Maël Bernier. Mais désormais, douze mois plus tard, ce même foyer, avec un taux à 3,20%, "se retrouve avec une mensualité de 1436 euros. Et là, son taux d'endettement est à 44%. Le prêt est donc refusé".
Alors, face à ce changement brutal de situation pour de nombreux ménages, le gouvernement réfléchit à assouplir les règles : le ministère de l'Économie et des Finances a indiqué mardi auprès de l'AFP, confirmant une information des Échos, vouloir s'assurer que les normes visant à protéger contre le surendettement "ne deviennent pas un obstacle à l'accès au crédit", et que des "travaux d'évaluation" sont "en train d'être menés". Les banques pourraient-elles alors décider au cas par cas d'augmenter les taux d'endettement et d'autoriser les emprunts sur 30 ans ?
Un tel changement pourrait toutefois être freiné par une note de la Banque de France, datée de ce mercredi 5 avril : l'institution y estime qu'un assouplissement des conditions actuelles d'octroi du crédit immobilier "risquerait de pousser nombre de ménages vers des situations de surendettement". "Ce serait le plus mauvais moment pour le faire, alors que l'endettement des ménages français, à 66% du PIB, est déjà supérieur au reste de la zone euro et à tous nos grands voisins", peut-on aussi lire.
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