Le tribunal militaire américain de Guantanamo a déclaré l'un des accusés inapte à être jugé en raison de séquelles psychologiques, rapporte le New York Times.Il aurait été torturé par la CIA de 2002 à 2006.
Parmi les cinq hommes qui doivent encore passer devant la justice pour avoir planifié les attentats du 11-Septembre, l'un d'eux a été déclaré inapte à être jugé en raison des séquelles psychologiques liées aux tortures subies en détention, rapporte le New York Times. La décision a été prise jeudi par le tribunal militaire de Guantanamo. Le Yéménite Ramzi ben al-Chaïba, 51 ans, encourait la peine de mort comme les quatre autres accusés.
Les médecins de la base américaine de Guantanamo, à Cuba, ont diagnostiqué chez lui un syndrome de stress post-traumatique, des caractéristiques psychotiques et un trouble délirant. Son état le rend "incapable de comprendre la nature de la procédure engagée contre lui ou de coopérer intelligemment" avec son équipe de défense juridique, écrit le New York Times.
Victime d'hallucinations
L'homme se plaint d'être "tourmenté par des forces invisibles qui font vibrer son lit et sa cellule et qui piquent ses parties génitales, le privant de sommeil". Plutôt que d'accepter les négociations qui lui permettraient d'éviter la peine de mort s'il racontait la préparation des attentats, il n'aborde rien d'autre que ce prétendu système invisible mis en place par la prison pour l'empêcher de dormir.
Ces hallucinations seraient une conséquence de tortures infligées par la CIA durant sa détention de 2002 à 2006, argumente son avocat. Ces "techniques d'interrogatoire renforcées" incluent la privation de sommeil, la simulation de noyade ou des passages à tabac. Il aurait parfois été forcé de rester debout, enchaîné, pendant jusqu'à trois jours de suite.
Ce vendredi, il devait participer à une procédure préliminaire avec Khaled Cheikh Mohammed, considéré comme le cerveau des attentats du 11 septembre, et les trois autres accusés, qui sont tous détenus depuis plus de 15 ans à Guantanamo et n'ont toujours pas été jugés par le tribunal militaire chargé de le faire.