ART - Une huile sur toile estimée à 1500 euros s'apprêtait à être vendue à Madrid. C'était sans compter le gouvernement espagnol qui, le temps de vérifier qu'il ne s'agit pas d'une œuvre du Caravage, a déclaré la toile "inexportable".
Un nouveau Caravage tombé du ciel ? Deux ans après la vente controversée de "Judith et Holopherne", cette toile découverte dans un grenier de Toulouse, un nouveau tableau occupe le devant de la scène. Cette fois-ci à Madrid, où le gouvernement a bloqué in extremis une vente, pensant qu'il pouvait être attribué au maître italien du clair-obscur.
Cette huile sur toile, appelée "Le couronnement d'épines", devait être vendue ces prochains jours par la salle des ventes Ansorena, à Madrid. Son estimation ? Environ 1500 euros. Une somme basée sur son auteur présumé, un peintre issu de l'école de José de Ribera, figure de l'ère baroque en Espagne.
Seulement voilà : un nouveau rapport du musée du Prado a mis en lumière "des preuves documentées et stylistiques suffisantes" pour envisager que l'œuvre soit de Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage. Des preuves suffisamment pertinentes pour que le tableau soit déclaré "inexportable". Il ne pourra pas sortir d'Espagne, "par mesure de précaution", a précisé le gouvernement espagnol…
"Un lien profond avec les peintures" du Caravage
"Nous allons voir si c'est un Caravage", a reconnu, lors d'une visite dans une foire d'art contemporain à Madrid, le ministre de la Culture espagnol José Manuel Rodriguez Uribes. Maria Cristina Terzaghi, elle, en est d'ores et déjà convaincue : cette spécialiste du Caravage, professeure d'histoire de l'art moderne à l'Université de Rome III, a indiqué à la Repubblica qu'il pourrait s'agir d'une toile du maître italien : "Le manteau pourpre dont on vêtit le Christ a la même valeur que le rouge de la Salomé (avec la tête de saint Jean-Baptiste) du Prado à Madrid", signée du Caravage.
Toujours selon l'experte, "cette œuvre présente un lien profond avec les peintures réalisées" par Le Caravage "au début de son séjour napolitain". Le Ponce Pilate en premier plan rappelle par ailleurs le Saint-Pierre martyr de la Madone du Rosaire, visible au Kunsthistorisches de Vienne. Or, "on sait que Le Caravage utilisait souvent les mêmes modèles pour dessiner ses personnages", précise-t-elle à TF1. "Dès que j'ai vu la photo, j'ai sauté dans un avion pour Madrid et j'ai pu voir le tableau. Je suis absolument sûre que c'est un Caravage."
Un précédent en France
Le Caravage, rappelle le quotidien italien, avait peint à Rome en 1605 un "Ecce Homo" pour le cardinal Massimo Massimi. Un tableau sur le même thème, dont la description correspond au tableau dont la vente a été bloquée, est inventorié en 1631 dans la collection de Juan de Lezcano, ambassadeur d'Espagne au Saint-Siège, et se trouvait en 1657 à Naples, dans la collection de García de Avellaneda y Haro, comte de Castrillo et vice-roi de Naples.
La "Salomé", qui fait partie des biens royaux espagnols depuis 1666 et est visible au Prado, appartenait aussi à la collection du vice-roi. Les deux tableaux pourraient donc avoir quitté l'Italie pour l’Espagne avec leur propriétaire en 1659.
"Le couronnement d'épines" connaitra-t-il le même destin que "Judith et Holophène" ? Mise à prix pour 30 millions d'euros et estimée de 100 à 150 millions, ce dernier avait été vendu en juin 2019 à un acheteur étranger, 48 heures avant sa vente aux enchères, qui avait donc été suspendue.
Après sa découverte en 2014, ce tableau avait été classé par l'État français "trésor national" afin d'empêcher là aussi sa vente à l'étranger. Mais le manque de certitude sur son authenticité, qui a divisé les experts, et sa valeur avaient finalement joué dans la décision de l'État de ne pas s'en porter acquéreur.
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