POLÉMIQUE - Une partie de chasse réunissant 16 chasseurs dans une propriété fortifiée près de Lisbonne a provoqué la colère de la classe politique et du peuple portugais. Plus de 500 animaux auraient été abattus.
Une partie de chasse scandalise le Portugal. Le gouvernement portugais a condamné mardi un "crime inacceptable", après que des centaines d'animaux ont été abattus la semaine dernière dans la région de Lisbonne. Une indignation partagée par des partis politiques, des associations et des internautes.
En cause, une vènerie qui s'est déroulée près de la commune d'Azambuja, à une soixantaine de kilomètres au nord de la capitale portugaise, dans la propriété fortifiée de Torre Bela, une enceinte dépassant les 1000 hectares et parmi les plus grandes d'Europe. Selon la publication de l'une des chasseuses participantes sur le réseau social Facebook, depuis supprimée face à l'ire des internautes, plusieurs centaines d'animaux, des sangliers et des cerfs, ont été abattus.
Accompagnée d'un cliché montrant des dizaines de cadavres d'animaux alignés sur le sol, elle présentait la légende suivante : "540 animaux avec 16 chasseurs au Portugal, un record au cours d'une super vènerie". "C'est un crime inacceptable, un acte de haine qui n'a rien à voir avec la chasse", a déclaré le ministre portugais de l'Environnement Joao Pedro Matos Fernandes à la radio TSF.
"L'Institut pour la conservation de la nature et des forêts (ICNF) va immédiatement révoquer l'autorisation de chasse de cette propriété et avec le travail d'enquête fait sur place, déposera une plainte auprès du parquet, car les organisateurs et les chasseurs participants devront être sanctionnés", a-t-il précisé. "L'Institut n'a pas été préalablement informé de la tenue de cet événement", a indiqué l'ICNF dans un communiqué.
Un appel à une réglementation stricte
D'après l'hebdomadaire Expresso, cet événement a été organisé par l'entreprise espagnole Hunting Spain Portugal Monteros de La Cabra, spécialisée dans les parties de chasse au sein de la péninsule ibérique, et rassemblait seize chasseurs espagnols pour l'occasion.
Lundi 21 décembre, le parti animaliste PAN, qui compte quatre députés au parlement portugais, avait été le premier à s'indigner sur les réseaux sociaux, déclarant que "tuer pour le plaisir est tout simplement inhumain" et appelant à "une réglementation stricte pour le secteur de la chasse".
Dans la foulée, le Parti socialiste, au gouvernement, et le PSD, parti de centre droit et principale formation de l'opposition, ont également fustigé cette chasse et demandé des explications. Pour sa part, le président de la Confédération nationale des chasseurs portugais, José Bernardino, a parlé "d'extermination" dans un entretien à l'hebdomadaire Sabado. "C'est honteux et sur le plan éthique, c'est méprisable", a-t-il ajouté. Plusieurs autres associations de chasseurs ont également manifesté leur mécontentement à la suite de ce "massacre".
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