ALLIANCE - Cinq mois après les élections législatives, l'Allemagne va pouvoir former un gouvernement. Les adhérents du parti social-démocrate ont approuvé en majorité ce dimanche l'accord de coalition avec le bloc conservateur d'Angela Merkel (CDU-CSU).
Ils ont dit oui. Enfin. Les adhérents du parti social-démocrate (SPD) ont approuvé à 66% l'accord de coalition avec le bloc conservateur d'Angela Merkel (CDU-CSU) ce dimanche. Cet accord ouvre la voie, cinq mois après les législatives, à la formation d'un gouvernement en Allemagne et devrait permettre à la chancelière de sauver son poste lors des élections prévues mi-mars.
Car dans le cas d’un "non", un nouveau scrutin aurait dû être organisé ou un gouvernement minoritaire aurait été constitué. A l’annonce des résultats ce dimanche, Angela Merkel a promis d’œuvrer "pour le bien du pays" et a déclaré dans un tweet se réjouir "de la poursuite de la collaboration [entre le CDU-CSU et le SPD, ndlr.) pour le bien [du] pays".
Angela #Merkel : Ich gratuliere der @spdde zu diesem klaren Ergebnis und freue mich auf die weitere Zusammenarbeit zum Wohle unseres Landes. #groko #Mitgliedervotum cc @CSU — CDU Deutschlands (@CDU) 4 mars 2018
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Une chancelière malgré tout fragilisée
Si depuis son élection à la chancellerie en 2005, la présidente de la CDU a déjà gouverné deux fois sous le régime d'une "grande coalition", cette répétition de l'histoire ne devrait pas avoir la même issue. La chancelière de 63 ans n'a en effet jamais été autant critiquée dans son parti, qu'elle dirige depuis environ vingt ans. Plusieurs cadres du parti chrétien-démocrate ont notamment ouvertement mis en cause sa ligne centriste et sa politique migratoire. La cession au SPD du ministère des Finances, traditionnelle chasse gardée des conservateurs très attachés à l'austérité budgétaire, a aussi mis la chancelière sous le feu des critiques. Conséquence : le contrat de coalition prévoit cette fois une clause de sortie au bout de deux ans.
Une bonne nouvelle pour l'Europe
S'il s'agit certainement du dernier mandat de la chancelière, l'arrivée d'un exécutif stable devrait soulager le pays et mais aussi l'Europe, secouée par la crise du Brexit et la montée des nationalismes. L'Allemagne est désormais prête "pour une Europe plus forte", a réagi le commissaire européen aux Affaires économiques et financières Pierre Moscovici sur Twitter.
Congratulations to my @spdde friends for their responsible and decisive vote. Germany is now ready to engage for a stronger Europe. #GroKo 🇩🇪 🇪🇺 — Pierre Moscovici (@pierremoscovici) 4 mars 2018
Emmanuel Macron a lui aussi salué l'approbation de cet accord de coalition par les sociaux démocrates. "C'est une bonne nouvelle pour l'Europe", a déclaré l'Elysée. "La France et l'Allemagne travailleront ensemble, dès les prochaines semaines, pour développer de nouvelles initiatives et faire avancer le projet européen."