INQUIÉTUDE - Les médecins proches de l'opposant russe ont eu accès aux résultats des dernières analyses effectuées par son avocat. Ils l'exhortent à "préserver sa vie et sa santé".
Des médecins proches de l'opposant russe emprisonné Alexeï Navalny, dont son médecin personnel, l'ont exhorté jeudi 22 avril à arrêter "immédiatement" sa grève de la faim, disant craindre sa mort ou des "dommages considérables" pour sa santé s'il poursuivant. Ses proches sont d'autant plus inquiets qu'il a survécu de justesse l'année dernière à un empoisonnement à l'agent neurotoxique qui l'avait plongé dans le coma, et dont il accuse le Kremlin.
Alexeï Navalny avait cessé de s'alimenter il y a trois semaines pour protester contre ses conditions de détention, accusant l'administration pénitentiaire de le priver d'accès à un médecin alors qu'il souffre d'une double hernie discale. Alors qu'il souffrait déjà du dos et d'une perte de sensibilité aux jambes et aux mains avqant sa grève de la faim, son état s'est dégradé, l'opposant se décrivant lui-même comme un "squelette déambulant dans une cellule". Ses avocats, qui ont pu le voir, l'ont jugé "très faible".
Si la grève de la faim se poursuit même pour un temps minimal, malheureusement, nous n'aurons bientôt plus personne à guérir
Les médecins d'Alexeï Navalny
Cinq médecins, dont sa médecin personnelle Anastassia Vassilieva, l'ont exhorté à "arrêter immédiatement sa grève de la faim afin de préserver sa vie et sa santé", selon une lettre publiée par le média d'opposition Mediazona. Les médecins, qui ont indiqué avoir eu accès aux dernières analyses de l'opposant, soulignent chez lui des "symptômes d'insuffisance rénale, des symptômes neurologiques sévères et d'hyponatrémie sévère" pouvant conduire selon eux à des conséquences graves.
"Si la grève de la faim se poursuit même pour un temps minimal, malheureusement, nous n'aurons bientôt plus personne à guérir", se sont-ils alarmés, appelant les autorités à leur donner accès à Alexeï Navalny et à le transférer vers un hôpital de Moscou, où il pourra recevoir des "soins appropriés".
"Acharnement insupportable"
Le principal détracteur du Kremlin se trouve actuellement dans un établissement de Vladimir, à 180 km à l'est de Moscou, d'où il a été transféré depuis sa colonie pénitentiaire de Pokrov dans la même région, réputée comme l'une des plus dure de Russie.
Des milliers de ses partisans s'étaient réunis mercredi dans de nombreuses villes russes, des manifestations qui se sont soldées par plus de 1900 interpellations.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a de son côté dénoncé un "acharnement insupportable" contre l'opposant et ses partisans, promettant des "sanctions" si l'opposant venait à mourir. Un groupe d'experts de l'ONU a par ailleurs estimé qu'il se trouvait "en grave danger". Pour sa part, Tatiana Moskalkova, la déléguée aux droits humains auprès du Kremlin, a estimé qu'aucun mauvais traitement à l'égard du militant "n'avait été établi" depuis le début de sa détention.
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