HOMOPHOBIE - Alors qu'elles rentraient chez elles en bus, deux jeunes femmes ont été agressées à Londres par un groupe d'hommes parce qu'elles ont refusé de s'embrasser à leur demande. Une enquête est en cours pour retrouver les responsables de cette attaque lesbophobe.
"Ce qui m'énerve le plus, c'est que la violence est devenue banale, qu'il est parfois nécessaire de voir une femme en train de saigner après avoir été battue pour que cela ait un impact", regrette Melania, une jeune femme agressée à Londres mercredi 30 mai, alors qu'elle était dans un bus avec sa petite amie. Parce qu'elles sont lesbiennes, elles ont été harcelées puis frappées par un groupe d'hommes. Cette agression, en plein "mois des fiertés" qu'est le mois de juin, rappelle que l'homophobie et la lesbophobie sont toujours aussi présentes en 2019. C'est pour alerter sur les discriminations vécues par les personnes LGBT+ que Melania a fait le récit de leur attaque sur Facebook, une semaine après les faits. Leur histoire et la photo de leur visage tuméfiés, ensanglantés, ont depuis fait le tour du web et du monde, après avoir été révélées dans la presse britannique, vendredi 7 juin.
Harcèlement, insultes et coups
"Mercredi, j’ai passé la soirée avec Chris. Nous sommes montées dans le bus de nuit pour rentrer chez elle à Camden Town, nous nous sommes installées sur les sièges avant, à l'étage. Nous avons du nous embrasser ou quelque chose comme ça, parce que ces mecs sont venus autour de nous", relate Melania au début d'un long post. "Il y en avait au moins quatre. Ils ont commencé à se comporter comme des hooligans, exigeant que nous nous embrassions pour pouvoir regarder, en nous insultant et en mimant des positions sexuelles", continue la jeune femme.
Elle explique ne plus se souvenir de tout, d'avoir tenter de calmer le jeu en faisant des blagues, en réalisant qu'elles étaient seules avec eux dans le bus. Sa petite amie a même fait semblant d'être malade, en espérant qu'ils s'en aillent. "Mais ils ont continué à nous harceler, à nous jeter des pièces de monnaie et ils avaient l'air de trouver ça de plus en plus drôle", décrit la jeune femme.
La situation s'est alors aggravée. "Soudainement, Chris s'est retrouvée au milieu du bus en train de se battre avec eux", explique Melania. Elle se précipite pour lui venir en aide, sa petite amie est frappée par trois hommes et a le visage en sang. Elle reçoit des coups à son tour et bascule au sol, sans doute après s'être évanoui. "Soudain le bus s'est arrêté, la police était là et je saignais de partout. Nos affaires avaient disparues", continue-elle.
Une enquête est en cours, des arrestations ont eu lieu
Lors de l'intervention de la police, le groupe d'hommes a pris la fuite. Le maire de Londres, Sadiq Khan, a dénoncé leur agression, déclarant que c'était "une attaque misogyne et écœurante" et que "les crimes de haine envers les personnes LGBT+ n'étaient pas tolérées" dans la capitale anglaise. La Metropolitan Police a confirmé avoir lancé une enquête pour identifier et retrouver les coupables, et a saisi les images de vidéo surveillance du bus. Un appel à témoins a été lancé. Selon les informations de la BBC, des arrestations ont eu lieu dans le cadre de l'enquête sur l'attaque.
This was a disgusting, misogynistic attack. Hate crimes against LGBT+ people will not be tolerated in London. The @metpoliceuk are investigating. If you have any information about this call 101 to report it. — Mayor of London (@MayorofLondon) 7 juin 2019
La jeune femme, présentée par les médias anglo-saxons comme une hôtesse de l'air de 28 ans originaire de l'Uruguay, est dans l'attente de ses examens médicaux et explique qu'elle n'a pas pu retourner au travail pour l'instant. Pour conclure son post Facebook, Melania écrit : "J'en ai assez d'être pris pour un objet sexuel, d'apprendre que ces situations sont habituelles, que des amis gays sont battus juste parce que'. On doit subir le harcèlement verbal et la violence chauvine, misogyne et homophobe, parce que lorsqu'on se défend, c’est le genre de trucs qui arrive". Elle ajoute espérer que des histoires comme celle-ci "pourront être prononcées à voix haute pour que cela ne se reproduise plus".
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