Accueillir ou non des réfugiés afghans ? La question divise les pays de l'UE

Thibault Nadal
Publié le 1 septembre 2021 à 17h01, mis à jour le 1 septembre 2021 à 22h00
Accueillir ou non des réfugiés afghans ? La question divise les pays de l'UE
Source : Daniel Young / US NAVY / AFP

ACCUEIL - Alors que les opérations d'évacuation sont terminées en Afghanistan, l'ONU estime qu'un demi million d'Afghans devraient rejoindre l'Europe en 2021. En France, la question de l'accueil de ces réfugiés fait débat. Et chez nos voisins ?

La question divise en France. Que doit-on faire des milliers de migrants qui affluent ces derniers jours en métropole ? Comme Eric Piolle à Grenoble, nombreux sont les maires à avoir pris position en faveur de l'accueil des réfugiés afghans. Tandis que d'autres s'y opposent, comme à Nice, où le maire LR Christian Estrosi a signifié qu'il n'y était pas du tout favorable dans sa ville, évoquant les différents attaques terroristes survenues ces dernières années. 

Au Royaume-Uni, la question semble beaucoup plus fluide. Boris Johnson a dévoilé ce matin le plan "Warm Welcome" qui doit faciliter l'arrivée des réfugiés afghans sur le sol britannique. 

Les pays de l'Ouest favorables à l'accueil des migrants

Dans un tweet, le Premier ministre anglais s'est félicité de poursuivre la tradition britannique sur la question des migrants. "Notre pays a une fière histoire d'aide aux personnes dans le besoin. Nous le prouverons une fois de plus par notre soutien au peuple afghan que nous avons accueilli au Royaume-Uni". Concrètement, les réfugiés afghans qui ont travaillé avec les autorités britanniques bénéficieront d'un congé indéfini. Douze millions de livres sterling ont également été mis à disposition pour donner la priorité aux places scolaires supplémentaires afin que les enfants puissent être inscrits dès que possible. 

En Italie, pays qui a accueilli le plus de réfugiés (5.500 selon le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio) depuis le début de la crise, le gouvernement se montre également favorable. Dès le 18 août, le ministre des Affaires européennes Enzo Amendola, avait proposé sur Twitter d’aider " tous les Afghans " qui souhaitaient fuir les talibans. 

L'Espagne, quant à elle, a décidé d'accueillir sur son sol les collaborateurs afghans des institutions de l'Union européenne et leurs familles avant leur répartition entre divers pays membres de l'UE, installant pour cela un centre d'accueil sur la base de Torrejón de Ardoz. Le pays dirigé par Pedro Sanchez a décidé d'appliquer la même politique qu'au Royaume-Uni. En attendant que leur demande d'asile soit accepté, les réfugiés afghans bénéficient d'une assistance alimentaire, sociale, psychologique et sanitaire, ainsi que d'une aide à l'insertion professionnelle avec des cours d'espagnol. Les mineurs seront aussi scolarisés dès cette rentrée gratuitement dans les écoles espagnoles.

L'Autriche et la Slovénie chef de file des récalcitrants

Sebastien Kurz, chancelier conservateur a annoncé que l'Autriche n'accueillerait plus de réfugiés. Le ministre de l'Intérieur, Karl Nehammer, va lui encore plus loin et "demande aux Afghans de rester chez eux".

La Slovénie est-elle aussi très hostile à l'accueil des réfugiés afghans. Le Premier ministre Janez Jansa a déclaré sur son compte Twitter : "L'UE n'ouvrira aucun couloir de migration depuis l'Afghanistan. Ce n'est pas le devoir de l'UE ou de la Slovénie d’aider et de payer tous les gens de la planète qui fuient, au lieu de lutter pour leur pays".

La Turquie a pris la décision de construire un mur à sa frontière avec l'Iran. Objectif : ne pas devenir le lieu de passage des migrants afghans qui souhaitent rejoindre l'Union européenne.  

Pour éviter de revivre une crise migratoire semblable à celle de 2015, les États de l'UE se sont entendus pour aider financièrement les pays voisins de l'Afghanistan dans l'accueil des migrants. 


Thibault Nadal

Tout
TF1 Info