ENQUETE - Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est soupçonné d'avoir reçu des "cadeaux illégaux" d'hommes d'affaires, des enquêteurs de l'unité anti-fraude l'ont interrogé ce lundi pendant trois heures à son domicile.
Les gardes autour de la résidence officielle de Benjamin Netanyahu, dans le centre de Jérusalem, avaient déployé au dessus des grilles des toiles de tissu noir pour permettre une arrivée discrète des enquêteurs. Ces derniers ont interrogé ce lundi pendant trois heures le Premier ministre israélien soupçonné d'avoir reçu des "cadeaux illégaux" d'hommes d'affaires. "Aucun détail ne peut être donné à ce stade", a indiqué une porte-parole de la police dans un communiqué.
Selon des médias israéliens, des entrepreneurs israéliens et étrangers auraient offert à Benjamin Netanyahu - qui a rejeté ces accusations - des cadeaux d'une valeur estimée à plusieurs dizaines de milliers de dollars, ce qui pourrait, si ces
faits étaient confirmés, lui valoir une inculpation pour "abus de confiance". Les médias font également état d'un deuxième dossier qui pourrait porter sur des accusations plus graves de corruption, mais sans donner le moindre détail.
Il n'y aura rien car il n'y a rien
Benjamin Netanyahu à la Knesset
Dans des messages sur sa page Facebook, Banjamin Netanyahu s'est défendu ce lundi de toute malversation, accusant ses opposants politiques ainsi que certains médias de vouloir "le faire tomber non pas lors d'élections comme le prévoit la
démocratie" mais en montant une campagne contre lui.
Il a réaffirmé, en ouverture de la réunion du Likoud à la Knesset : "Il n'y aura rien car il n'y a rien", une formule qu'il a déjà utilisée à plusieurs reprises dans le passé pour répondre à ses détracteurs. "Nous entendons les informations (qui circulent) dans les médias. Nous voyons [...] l'atmosphère et l'esprit festif dans les studios de télévision et les couloirs de l'opposition", a-t-il ajouté. "Je veux leur dire d'attendre pour les festivités. Ne vous précipitez pas", a-t-il poursuivi ironiquement.
Selon les derniers sondages, le Premier ministre, au pouvoir sans discontinuité depuis 2009, reste l'homme politique que les Israéliens jugent le plus apte à diriger le pays. Celui que les Israéliens surnomment "Bibi" n'a pour le moment aucun concurrent sérieux, après avoir été réélu en dépit de sondages pessimistes, en mars 2015. La législation israélienne prévoit toutefois que tout membre d'un gouvernement contre lequel un acte d'accusation pour corruption est présenté doit démissionner.