L'Union européenne devrait entériner, jeudi à Bruxelles, la candidature de l'Ukraine.Une étape plus que symbolique, mais qui n'est pas une garantie d'adhésion à terme.Car pour en arriver là, Kiev devra se plier aux exigences de l'instance supranationale.
Un feu vert… avant un long tunnel. L'avenir de l'Ukraine sur le continent se joue ce jeudi 22 juin à Bruxelles, où les Vingt-Sept se penchent sur sa candidature d'adhésion à l'Union européenne. Si le statut de candidat devrait être accordé après les signaux envoyés ces derniers jours par les 27, reste à savoir si le long processus qui attend Kiev va satisfaire les dirigeants ukrainiens.
Depuis plusieurs semaines, le président Volodymyr Zelensky réclame ce statut, légitime, selon lui. "Les Ukrainiens ont déjà mérité le droit de se mettre sur cette voie et d'obtenir le statut de candidat" à une adhésion, a jugé, le 16 juin, le président. Selon ce dernier, cela "peut renforcer de façon historique la liberté en Europe". "Pourquoi, si les sondages montrent que 71% des Européens considèrent l'Ukraine comme faisant partie de la famille européenne, y a-t-il encore des sceptiques politiques qui hésitent à nous permettre de rejoindre l'Union européenne ?", avait encore lancé le président ukrainien au début du mois.
Volodymyr Zelenksy avait exhorté, le 28 février, l'Union européenne à intégrer son pays rapidement "via une nouvelle procédure spéciale". "Je suis sûr que c'est juste. Je suis sûr que c'est possible", avait martelé le chef d'État. Problème : aucun texte ne prévoit un tel dispositif. "Il faut être honnête. (...) Si on dit que l’Ukraine va rentrer dans l’UE dans 6 mois, 1 an ou 2 ans, on ment. Ce n’est pas vrai. C’est sans doute 15 ou 20 ans, c’est très long", avait affirmé, fin mai, Clément Beaune, alors ministre français délégué français aux Affaires européennes.
Concrètement, le processus débute par l’acceptation de la demande par la Commission, puis le Parlement européen et le Conseil de l'Europe. Puis la validation officielle est réalisée par le Conseil européen, à l’unanimité des 27. Une "navette" qui, donc, peut durer des décennies. Le temps que Kiev réponde aux (nombreuses) attentes de Bruxelles.
"Du travail reste à faire"
Certes, le pays a fait un travail considérable ces dernières années. "L'Ukraine a prouvé, et ce dès avant la guerre, qu'elle est sur la bonne voie. Ces dernières années, elle conduit en peu de temps plus de réformes qu'au cours des dernières décennies. Grâce à l'accord d'association de 2016, elle a déjà mis en œuvre environ 70% des règles, normes et standards de l'UE", a d'ailleurs affirmé mardi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Mais la route est encore longue : un "travail important reste à faire" en matière de lutte contre la corruption et contre "l'influence excessive des oligarques sur l'économie", a reconnu la patronne de la Commission.
Outre ces dossiers, Kiev devra se "convertir" au droit européen. Dans les faits, en plus de l'obligation de respecter le traité sur l’Union européenne, le pays devra appliquer le traité de Lisbonne et les critères de Copenhague. Ces derniers imposent une stabilité politique et économique.
L'Ukraine sera-t-elle prête, une fois la guerre terminée, à s'atteler à ce vaste chantier ? Seule certitude : pour Kiev, c'est le statut de candidat ou rien. Toute alternative serait un "compromis" avec la Russie, avait déclaré Volodymyr Zelensky, en réponse au projet de la "communauté politique européenne" proposé par son homologue français Emmanuel Macron.
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TF1 Info