Affaire de trafic sexuel : l'ex-procureur Acosta, actuel secrétaire au Travail de Trump, démissionne

Publié le 12 juillet 2019 à 17h42, mis à jour le 12 août 2019 à 21h39
Affaire de trafic sexuel : l'ex-procureur Acosta, actuel secrétaire au Travail de Trump, démissionne
Source : Brendan Smialowski / AFP

SCANDALE - Dans la tourmente, le secrétaire américain au Travail Alexander Acosta a fini par démissionner, vendredi 12 juillet. Alors qu'il était procureur, il a eu à gérer le dossier juridique de Jeffrey Epstein, ce milliardaire proche de Trump inculpé pour trafic sexuel.

C'est une tornade qui s'est abattue sur Alexander Acosta, secrétaire au Travail de Donald Trump. Ce dernier a annoncé sa démission, vendredi 12 juillet. "J'ai appelé le président ce matin pour lui dire que je pensais que démissionner était la meilleure chose à faire", a-t-il déclaré depuis les jardins de la Maison Blanche aux côtés du président américain. "Alex Acosta a été un très bon secrétaire au Travail", a commenté ce dernier.

Ce qui est reproché à Alexander Acosta ? Sa gestion de l'affaire Jeffrey Epstein, alors qu'il était, comme  procureur fédéral de Floride, en charge du dossier. En 2008, il avait offert un accord de justice jugé trop favorable au milliardaire proche de Trump. Dans cette affaire, celui qui avait fait fortune dans la recherche en intelligence artificielle avait été accusé d'abus sexuels sur mineurs et en était ressorti avec une peine de 13 mois de prison. 

Epstein, "un homme nocif"

Acosta avait été  été rattrapé par cette affaire d'accord controversé en 2018. Une enquête du Miami Herald avait estimé qu'il était "compromis éthiquement". Selon le journal, il aurait rencontré au moins une fois en privé l'avocat de Jeffrey Epstein, un de ses anciens collègues, et lui aurait laissé une certaine marge de manœuvre sur les termes de l'accord. 

L'existence de l'accord n'avait été révélé aux familles qu'après l'aval du juge, alors que la loi fédérale demande qu'elles soient informées de chaque développement important lié à leurs plaintes. En février dernier, un juge fédéral a estimé que le droit des victimes avait été violé par le gouvernement lors de cette affaire. Si l'accord est annulé, Jeffrey Epstein pourrait également être inculpé pour ces faits plus anciens. Dans la loi américaine, il n' y a pas de délais de prescription pour le "trafic sexuel de mineurs".

Au cours d'une récente conférence de presse, l'ancien procureur avait affirmé qu'Epstein était "un homme nocif" et qu'il fallait "qu'il se retrouve derrière les barreaux".  "Ses actes méritaient tout à fait une peine plus dure", a-t-il reconnu. Acosta a même affirmé qu'en 2008, lorsqu'il était procureur fédéral en poste, son équipe avait opté pour cet accord car elle craignait de le voir sortir libre s'ils poussaient jusqu'au procès en maintenant les chefs d'inculpation plus graves. "Notre but était clair", a-t-il déclaré : "Mettre Epstein en prison, nous assurer qu'il soit inscrit sur la liste des délinquants sexuels, donner aux victimes les moyens de demander réparations".

Trump "savait"

Pour Nancy Pelosi, présidente démocrate de la chambre des représentants, cet accord "inadmissible" n'avait pas été communiqué "à ses jeunes victimes courageuses, ce qui les avaient empêchées d'exiger justice".  Une situation "connue" du président Donald Trump "quand il l'a nommé à son cabinet", a-t-elle poursuivi sur Twitter. 

Dans une autre affaire, Epstein encourt une peine de 45 ans de prison pour exploitation sexuelle de dizaines de mineures. 


La rédaction de TF1info

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