Affaire Epstein : lâché de toutes parts, le prince Andrew "met fin à ses engagements publics"

par Amandine REBOURG Amandine Rebourg
Publié le 20 novembre 2019 à 20h14, mis à jour le 21 novembre 2019 à 7h58

Source : TF1 Info

BOYCOTT - Entreprise de télécoms, universités, banques, cabinet d'audit... Toutes ces entreprises qui soutenaient les initiatives du prince Andrew ont décidé de rompre leurs liens avec lui, après son interview à la BCC samedi 16 novembre. De quoi amener le duc de Yorke à prendre une décision radicale.

Ce devait être l'entretien d'explications. Celui où le Prince Andrew aurait pu apporter son soutien aux victimes de Jeffrey Epstein, où il aurait pu avoir une pensée pour elles. Celui aussi où il aurait pu dire sa vérité. Il n'en fut rien et les premières secousses commencent à se faire sentir. Le prince Andrew s'est contenté de contester les accusations d'une femme recrutée par Epstein qui affirme avoir été forcée à avoir eu des relations sexuelles avec lui alors qu'elle avait 17 ans. Rien de plus. Circulez, y a rien  à voir. 

Sauf peut-être une catastrophe de communication voire un immense fiasco dont on commence à voir les conséquences et pour le business du fils d'Elizabeth II. Le géant des télécoms, British Telecom ainsi que trois universités ont décidé de rompre tous leurs liens avec le Prince Andrew à la suite de cette interview. 

L'université métropolitaine de Londres envisage de retirer au duc d'York son titre de parrain

L'opérateur British Telecom vient d'annoncer qu'il refuserait de continuer à soutenir un programme de financement d'apprentissage du numérique, iDEA - Inspiring Digital Enterprise Award - si le duc d'York en restait le parrain. Puis trois
universités australiennes, la Bond University de Queensland et les universités Murdoch et RMIT de Melbourne, ont ensuite annoncé qu'elles souhaitaient mettre un terme à leur collaboration avec le programme du prince Andrew "Pitch@Palace", une association qui aide des entrepreneurs et des start-up. 

Certaines entreprises avaient déjà annoncé ce mardi, 20 novembre, qu'elles cesseraient de sponsoriser l'association du prince, tandis que l'université métropolitaine de Londres envisage de retirer au duc d'York son titre de parrain. "Nous allons examiner la position du prince Andrew, Duc de York, comme parrain lors de notre prochaine réunion du conseil d'administration le 26 novembre", a expliqué un porte-parole de l'université. "L'université s'oppose à toutes les formes de discrimination, d'abus, de trafic d'être humain et à toute activité contraire à ses valeurs", a-t-il complété.

La banque Standard Chartered a décidé pour sa part de ne pas renouveler son partenariat qui prend fin le mois prochain, "pour des raisons commerciales". Le cabinet de conseil et d'audit KPMG a également indiqué ne pas prolonger le contrat de sponsoring conclu avec Pitch@Palace qui s'est achevé fin octobre. Quant à la banque Barclays, elle s'est dite "préoccupée par la situation et prête à réexaminer sa position". Et le laboratoire pharmaceutique AstraZeneca va examiner les suites à donner à son partenariat qui dure depuis trois ans et termine fin 2019.

Une interview "désastreuse" pour certains commentateurs

Il faut dire que cette interview a été vertement accueillie par les commentateurs royaux et les britanniques. "Il n'avait pas l'air conscient du sérieux de l'affaire, riant et souriant à plusieurs reprises pendant l'interview (...) et n'exprimant aucun regret ou inquiétude envers les victimes d'Epstein", jugeait le quotidien The Guardian. "Je n'ai jamais rien vu d'aussi désastreux", a réagi le consultant en relations publiques et communication de crise Mark Borkowski, pour qui cette interview peut servir d'exemple à des étudiants de "ce qu'il ne faut pas faire". "C'était comme regarder un homme dans des sables mouvants à qui malheureusement personne n'aurait jeté de corde" pour tenter de s'en sortir.

S'il a reconnu que ses relations avec le financier américain Jeffrey Epstein ont pu mettre la famille royale dans l'embarras, il a estimé ne pas avoir nui à la réputation de la reine Elizabeth II. Reste que pour certains, comme Peter Hunt, vénérable chroniqueur royal de la BBC très actif sur Twitter, il faudrait que le prince Charles ait le "courage" de dire au prince Andrew de "se retirer de la vie publique". Une vie publique qu'il ne continuera d'ailleurs pas avec son conseiller presse : opposé à cette interview, ce dernier a récemment quitté ses fonctions. 

Conséquence de cette volée de bois vert, le prince Andrew a livré un communiqué, mercredi 20 novembre, dans le quel il annonçait mettre fin à ses engagements. "Il est devenu clair pour moi ces derniers jours que les circonstances de mes liens passés avec Jeffrey Epstein sont devenues une perturbation majeure du travail de ma famille et du (mien)", et "j'ai demandé à Sa Majesté si je pouvais me retirer de mes engagements publics dans un avenir proche", a déclaré le prince dans un communiqué, précisant que la reine lui avait "donné sa permission".


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