CYBERSÉCURITÉ - D'après des enquêtes publiées cet été par 17 médias internationaux, le logiciel Pegasus de NSO a permis d'espionner les smartphones de nombreuses personnalités grâce à une faille informatique. Apple a déposé plainte contre le groupe.
"Les appareils d'Apple sont les plus sûrs" sur le marché de l'électronique grand public, a écrit dans un communiqué Craig Federighi, vice-président de la marque à la pomme, avant d'ajouter : "mais les entreprises qui développent des logiciels espions pour le compte d'États sont devenus encore plus dangereux". C'est pourquoi Apple a annoncé ce mardi avoir déposé une plainte contre NSO Group et demandé au tribunal d'interdire définitivement les programmes de cette société israélienne sur les appareils et services Apple.
NSO Group s'est retrouvé au centre de l'actualité cet été après des enquêtes publiées par un consortium de 17 médias internationaux, révélant que son logiciel Pegasus aurait permis d'espionner les numéros de journalistes, hommes politiques, militants ou chefs d'entreprises de différents pays, y compris le président français Emmanuel Macron.
Une faille informatique depuis février 2021
"Même si ces menaces pour la cybersécurité n'affectent qu'un petit nombre de nos clients, nous prenons au sérieux toutes les attaques contre nos utilisateurs", a expliqué Craig Deferighi. En septembre, Apple a dû réparer en urgence la faille informatique que Pegasus était capable d'exploiter pour infecter les iPhones, sans même que les utilisateurs n'aient à cliquer sur des liens ou boutons piégés, la technique habituellement utilisée.
Selon les chercheurs de Citizen Lab, qui avaient repéré la faille, le logiciel controversé se servait de cette vulnérabilité depuis au moins février 2021. Cette organisation de cybersécurité de l'université de Toronto avait découvert que l'iPhone d'un militant saoudien avait été infecté via iMessage, la messagerie d'Apple.
"Des milliers de vies ont été sauvées" selon NSO
En réaction à la décision d'Apple, un porte-parole de NSO a assuré que "des milliers de vies ont été sauvées dans le monde grâce aux technologies de NSO Group". "Les pédophiles et les terroristes peuvent s'épanouir librement à l'abri des équipements technologiques à leur disposition, et nous fournissons des outils légaux aux gouvernements pour les combattre. NSO Group va continuer à se battre pour la vérité", a-t-il ajouté.
Début novembre, Washington a ajouté NSO Group à sa liste des entreprises interdites. "Les États-Unis sont déterminés à utiliser de manière incisive le contrôle des exportations pour responsabiliser les entreprises qui développent, commercialisent ou utilisent des technologies à des fins malveillantes, qui menacent la cybersécurité des membres de la société civile ou du gouvernement, des dissidents, et d'organisations basées ici et à l'étranger", avait déclaré à cette occasion la secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo.
Une charte éthique "basée sur les valeurs américaines"
Le groupe israélien s'était dit "consterné" par cette décision des États-Unis. D'après un porte-parole de cette société basée en banlieue de Tel-Aviv, NSO dispose d'une charte éthique "rigoureuse, basée sur les valeurs américaines".
"Les groupes financés par des États comme NSO Group dépensent des millions de dollars pour concevoir des technologies sophistiquées de surveillance, sans avoir à répondre des conséquences. Cela doit changer", a de son côté martelé le vice-président d'Apple Craig Federighi.
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