RIPOSTE - Toujours inquiète au sujet du traitement réservé par les autorités chinoises à la joueuse de tennis Peng Shuai, la Fédération internationale de tennis refuse toutefois d'annuler tous ses tournois dans le pays, à l'instar de la WTA.
Elle ne marchera pas dans les pas de la Women's Tennis Association (WTA) : la Fédération internationale de tennis (ITF), instance dirigeante mondiale, a déclaré qu'elle n'annulerait aucun tournoi en Chine malgré des inquiétudes concernant Peng Shuai, championne de tennis chinoise, car elle ne veut pas "punir 1,4 milliard de personnes".
Elle décline donc les appels à se rallier à la stratégie de la WTA, qui a de son côté suspendu tous ses tournois dans le pays. Une ligne dure adoptée face au refus du gouvernement chinois de fournir des preuves que la joueuse est en sécurité. L'ancienne numéro 1 mondiale en double avait accusé le 2 novembre dernier un ancien haut dirigeant chinois de l'avoir violée, dans un message posté sur le réseau social chinois Weibo. Une publication rapidement effacée, avant que la tenniswoman ne donne plus signe de vie.
La jeune femme de 35 ans est réapparue le 21 novembre dans un restaurant de Pékin et lors d'un tournoi de tennis organisé dans la capitale chinoise, selon des vidéos publiées par des journalistes de médias officiels. Elle a aussi déclaré lors d'une visioconférence avec le président du Comité International Olympique, Thomas Bach, être "saine et sauve à son domicile à Pékin" mais qu'elle "aimerait que sa vie privée soit respectée". Mais ces éléments ne rassurent pas les instances internationales, qui doutent que Peng Shuai soit libre de s'exprimer.
Le travail se poursuit sur les accusations, mais aucun tournoi ne sera suspendu
Si la WTA et son directeur général Steve Simon poursuivent leur bras de fer avec Pékin, une stratégie saluée par de nombreux champions du tennis internationaux, l'ITF mise en revanche sur davantage de souplesse. Dimanche, son président David Haggerty a déclaré à BBC Sport que les allégations de la championne devaient être examinées et que la fédération continuerait à travailler dans ce sens, mais qu'elle n'annulerait aucun tournoi en Chine, rapporte The Guardian.
"Nous ne voulons pas punir 1,4 milliard de personnes, donc nous allons continuer à organiser nos événements juniors et seniors qui sont prévus pour le moment dans le pays", a-t-il lancé. "Vous devez vous rappeler que l'ITF est l'organe qui dirige le sport dans le monde entier, et l'une des choses dont nous sommes responsables est le développement de sa base populaire."
Ces commentaires complètent un communiqué publié la semaine passé par l'organisation, qui affirmait que la fédération "soutient tous les droits des femmes". "Les accusations de Peng doivent être traitées", soulignait le document, promettant que l'instance "continuera à soutenir les efforts fournis dans ce sens, à la fois publiquement et en coulisses".
D'autres instances internationales ont aussi adopté une ligne de conduite plus souple face au pouvoir chinois. De son côté, le Comité international olympique a annoncé dernièrement, sans publier d'enregistrement ni d'images, avoir eu un deuxième entretien avec la joueuse et a de nouveau défendu son "approche humaine" du dossier. Cette posture modérée lui vaut plusieurs critiques : l'instance est taxée de complaisance, alors que les Jeux olympiques d'hiver doivent s'ouvrir dans deux mois à Pékin.
La chaîne CNN a toutefois rapporté dimanche que l'administration Biden devrait annoncer cette semaine que les États-Unis boycotteraient la compétition, en signe de protestation contre les violations des droits de l'homme en Chine.
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