Le Panchir, ce territoire non occupé par les talibans où s’organise la résistance

CQ
Publié le 19 août 2021 à 17h02
Ahmad Massoud arrivant sur la tombe de son père, le commandant Massoud, le 5 juillet 2021 dans la province du Panchir

Ahmad Massoud arrivant sur la tombe de son père, le commandant Massoud, le 5 juillet 2021 dans la province du Panchir

Source : AHMAD SAHEL ARMAN / AFP

OPPOSITION - Le fils du légendaire commandant Massoud se terre dans la vallée du Panchir et se voit déjà en figure de la rébellion face aux talibans. Un petit groupe s’organise dès à présent dans cette province du nord de l’Afghanistan, sans que l’on puisse estimer son importance.

Si les talibans se sont emparés des institutions afghanes à l'instant où ils ont pénétré dans le palais présidentiel de Kaboul, des régions du pays échappent encore à leur contrôle. Une en particulier, au nord de la capitale. La vallée du Panchir, qui abrite aujourd’hui une poche de résistants à l’emprise des insurgés islamistes. 

Son chef Ahmad Massoud, 32 ans, n’est autre que le fils du légendaire commandant Ahmed Shah Massoud, surnommé d’ailleurs le Lion du Panchir et qui fut un héros de la résistance avant d’être tué par Al-Qaïda, dans un attentat commis deux jours avant le 11 septembre 2001. Car historiquement, cette vallée est considérée comme un bastion de la rébellion, à l'abri des envahisseurs. D’abord contre l’ennemi soviétique dans les années 1980 puis contre l’ennemi taliban de 1996 à 2001, avant que ces derniers ne soient chassés du pouvoir par les Américains. 

L'ancien vice -président au Panchir

Rappelant au souvenir de son père, Ahmad Massoud explique dans une tribune parue dans le Washington Post que "cette lutte commune est plus que jamais essentielle en ces heures sombres et tendues pour ma patrie". Dans les colonnes du journal, le jeune homme demande aux États-Unis d'approvisionner sa milice en armes et en munitions. En 2001, l’Alliance du Nord formée au Panchir avait alors fourni une base aux espions américains et aux forces spéciales pour préparer l’invasion qui avait mis fin au régime des talibans.

À ses côtés, on retrouve l’ancien vice-président afghan Amrullah Saleh, qui s’est proclamé "président par intérim légitime" du pays après la fuite d’Ashraf Ghani dimanche vers l'étranger. L’ancien numéro deux du gouvernement a promis de ne pas se soumettre aux talibans avant de rejoindre la vallée du Panchir. Au lendemain de la prise de Kaboul, des images des deux hommes ensemble dans le Panchir circulaient d’ailleurs sur les réseaux sociaux, le signal d'un début d'opposition aux insurgés. Mais à cette heure, il parait difficile d’estimer l’ampleur de cette résistance. Comme le rapporte The Independent, le chemin vers la frontière avec le Tadjikistan se trouve actuellement bloqué par les territoires occupés par les talibans. 

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Ce mouvement, si balbutiant soit-il, connait déjà des résonnances internationales puisqu’il a été évoqué par le chef de la diplomatie russe jeudi 19 août, lors d’une conférence de presse. Appelant à des pourparlers en vue d’un "gouvernement représentatif" en Afghanistan, Sergueï Lavrov a souligné que les talibans ne contrôlaient "pas tout le territoire de l’Afghanistan" et expliqué recevoir des informations depuis la vallée du Panchir "où se concentrent les forces de la résistance du vice-président Saleh et d’Ahmad Massoud".


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