INTERNATIONAL - Le contenu d'un échange téléphonique daté du 23 juillet et tenu par l'ex-président afghan Ashraf Ghani et Joe Biden a été dévoilé par Reuters. Tous deux évoquent la réponse militaire à adapter face à la pression des talibans.
Ashraf Ghani et Joe Biden ont échangé par téléphone le 23 juillet dernier. Une partie de cette discussion a été dévoilée par Reuters, le 31 août. Trois semaines avant l'arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan, le président américain alertait le président afghan en poste sur la situation actuelle dans son pays : "Les choses ne vont pas bien en termes de lutte contre les talibans", s'inquiétait-il, faisant part à son homologue de ce "besoin de projeter une image différente".
Joe Biden préconisait un changement de stratégie
Joe Biden invitait Ashraf Ghani à "exécuter une stratégie axée sur les parties clés des centres de population", afin d'obtenir davantage d'aide et "une perception qui va changer" du côté de certains pays alliés. En réponse, l'ex-président afghan mettait alors en avant "la résistance urbaine extraordinaire". "Il y a des villes qui ont fait un siège de 55 jours et qui ne se sont pas rendues", se montrait-il optimiste face à l'avancée des talibans dans son pays.
Nous allons continuer à nous battre avec acharnement, diplomatiquement, politiquement, économiquement, pour nous assurer que votre gouvernement survit
Ashraf Ghani, ex-président afghan
Durant cet échange téléphonique, Ashraf Ghani tenait également à avoir l'engagement du président américain du maintien des forces militaires américaines en soutien en Afghanistan. "Nous allons continuer à nous battre avec acharnement, diplomatiquement, politiquement, économiquement, pour nous assurer que votre gouvernement non seulement survit, mais qu'il soit soutenu et grandisse parce qu'il est clairement dans l'intérêt du peuple afghan que vous réussissiez et vous dirigez", indiquait Joe Biden à son homologue "brillant et honorable", selon ses termes.
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À ce moment-là, Joe Biden a confirmé que les États-Unis allaient continuer à fournir un soutien aérien, mais celui-ci ne fonctionnerait que "s'il existe une stratégie militaire au sol à soutenir". Ce à quoi s'est engagé Ashraf Ghani, regrettant tout de même que "les talibans n'ont montré aucune inclination" dans les négociations. Dans ce contexte, son pays était confronté "à une invasion à grande échelle" de talibans, mais aussi de "10 à 15.000 terroristes internationaux", s'inquiétait-il. Trois semaines après cet échange, Ashraf Ghani n'avait pas d'autres choix que de fuir l'Afghanistan, laissant le pouvoir aux mains des talibans.