Afghanistan : les talibans auraient tué plus de 100 membres de l'ancien gouvernement ou de la sécurité

A Lo. avec AFP
Publié le 31 janvier 2022 à 7h59
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Source : WAKIL KOHSAR / AFP

Un rapport de l'ONU accuse les talibans et leurs alliés d'avoir tué plus des anciens membres du gouvernement afghan.
Les talibans se seraient également attaqués à des anciens des forces de sécurité ou à des Afghans ayant travaillé avec les troupes étrangères.
Le document alerte aussi sur une sévère restriction des droits humains dans le pays.

C'est un nouveau rapport inquiétant que l'ONU publie à propos de l'Afghanistan. Malgré les promesses initiales, plus d'une centaine d'anciens membres de la sphère gouvernementale, des forces de sécurité afghanes ou d'Afghans ayant travaillé avec les troupes étrangères auraient été tués par les talibans et leurs alliés. 

Ce document, dont l'AFP a consulté un exemplaire dimanche, constate également une sévère restriction des droits humains dans le pays depuis la mise en place de la gouvernance des talibans à l'été, en particulier concernant les droits des femmes et le droit de manifester.

Tout un système social et économique qui est en train de disparaître
Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU

"Malgré les annonces d'une amnistie générale des anciens membres de gouvernement, des forces de sécurité et de ceux ayant travaillé pour les militaires étrangers, la Manua (Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan) a continué de recevoir des signalements crédibles d'homicides, de disparitions forcées et d'autres infractions envers ces personnes", précise ce rapport du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Depuis que les talibans se sont emparés de Kaboul le 15 août, la mission onusienne a reçu plus d'une centaine de signalements de tueries qu'elle considère crédibles, détaille le texte, affirmant que plus des deux tiers de ces homicides ont été "des homicides extra-judiciaires commis de facto par les autorités ou leurs affiliés".

De plus, poursuit le document, "des militants pour les droits humains et des employés des médias continuent d'être victimes d'attaques, d'intimidations, de harcèlement, d'arrestations arbitraires, de maltraitances et d'homicides". C'est "tout un système social et économique qui est en train de disparaître", a commenté Antonio Guterres, évoquant la répression des manifestations pacifiques, mais aussi le manque d'accès des femmes au monde du travail et des filles à l'éducation. Le secrétaire général de l'ONU avait appelé à la solidarité lors d'une réunion du Conseil de sécurité mercredi. 

Aucun pays n'a reconnu à ce stade le gouvernement taliban. Avec l'aggravation de la pauvreté et la sécheresse qui a dévasté l'agriculture dans de nombreuses régions, l'ONU a prévenu que la moitié des 38 millions d'Afghans risquait une pénurie alimentaire. Le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité en décembre une résolution facilitant pendant un an l'aide humanitaire à l'Afghanistan, sans enfreindre les sanctions internationales imposées à des personnes et entités liées aux talibans.


A Lo. avec AFP

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