Afghanistan : les talibans interdisent les salles de gym et bains publics aux femmes

E.R. avec AFP
Publié le 13 novembre 2022 à 18h09, mis à jour le 13 novembre 2022 à 18h16

Source : Sujet TF1 Info

Les talibans ont annoncé l'interdiction des gymnases et des bains publics aux femmes afghanes.
Le régime avait déjà annoncé leur interdiction dans les jardins publics de Kaboul.
Des Afghanes ont dénoncé la création d'un "donjon pour les femmes".

Après les parcs et les jardins, ce sont les gymnases et les bains publics qui sont désormais interdits aux femmes afghanes, ont indiqué dimanche les autorités talibanes. "Les salles de sport sont fermées aux femmes parce que leurs entraîneurs étaient des hommes et que certaines (des salles) étaient mixtes", a expliqué Mohammad Akif Sadeq Mohajir, porte-parole du ministère de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu.

Les "hammams", bains publics où traditionnellement hommes et femmes sont séparés, sont aussi désormais interdits à ces dernières. Une mesure qui "ne pose aucun problème aux femmes" pour se laver puisque "chaque maison a une salle de bain" a encore indiqué le porte-parole.

"Ils veulent envoyer les femmes dans un trou noir"

Mais pour certaines Afghanes, ces décisions sont les conséquences de "l'idéologie anti-femmes des talibans". "L'Afghanistan d'aujourd'hui s'est transformé en un donjon pour les femmes. Ils veulent envoyer les femmes dans un trou noir. Aujourd'hui, avec la fermeture de ces installations, elles sont emprisonnées entre les quatre murs de leur maison", a dénoncé auprès de l'AFP Sana, une étudiante de 23 ans.

Alors qu'ils avaient promis d'être plus souples à leur retour à la tête de l'Etat en août 2021, les talibans sont largement revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001, restreignant très fortement les droits et libertés des femmes. Ils ont notamment fermé les écoles secondaires pour filles, ordonné qu'elles portent le voile intégral, les ont exclues de la plupart des emplois publics, et empêchées de voyager seules en dehors de leur ville. En début de semaine, les talibans ont aussi annoncé qu'elles n'avaient plus le droit de fréquenter les parcs et jardins de Kaboul.

De petits groupes de femmes ont organisé plusieurs manifestations éclair à Kaboul et dans d'autres grandes villes pour dénoncer ces restrictions, au risque de s'attirer les foudres des responsables talibans. Ces rassemblements sont généralement dispersés avec brutalité et des participantes arrêtées. 


E.R. avec AFP

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