Le chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a été éliminé par une frappe de drone, à Kaboul, en Afghanistan.Le président américain Joe Biden a confirmé sa mort de l'Égyptien de 71 ans, successeur d'Oussama Ben Laden.Pendant plus d'une décennie, ce vétéran du djihad aura maintenu en vie l'organisation terroriste.
"Justice a été rendue." Le chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a été tué dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 juillet, en Afghanistan, par une frappe de drone américain. L'annonce en a été faite, lundi 1er août, par le président Joe Biden lors d'une allocution télévisée à la nation. "Samedi, sur mes ordres, les États-Unis ont mené à bien une frappe aérienne sur Kaboul, qui a tué l'émir d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri", a-t-il déclaré depuis la Maison Blanche. "Ce dirigeant terroriste n'est plus."
La France a salué mardi "la neutralisation" d'al-Zawahiri, voyant dans l'opération américaine "la validation" de "l'engagement et la détermination de la France" dans le combat contre le terrorisme.
Sa mort est le résultat d'années de traque et de mois de repérage. Recherché depuis des années par les services secrets américains, qui promettaient 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant de le débusquer, Ayman al-Zawahiri avait pris la tête d'Al-Qaïda en 2011, à la mort d'Oussama Ben Laden, neutralisé par un commando américain au Pakistan. Introuvable depuis plus d'une dizaine d'années, alors qu'il semblait se terrer entre le Pakistan et l'Afghanistan, l'Égyptien était considéré comme l'un des concepteurs des attentats du 11 septembre 2001, ayant fait près de 3000 morts aux États-Unis.
Son élimination, menée sur le balcon de sa maison, à l'aide de deux missiles Hellfire et sans aucune présence militaire américaine au sol, permettra aux familles et proches de victimes tuées dans les tours jumelles du World Trade Center, à New York, au siège du Pentagone, près de Washington, et du vol United Airlines 93 "de tourner la page", a indiqué Joe Biden.
Un fidèle parmi les fidèles de Ben Laden
Né le 19 juin 1951 à Maadi, près du Caire, au sein d'une famille bourgeoise, l'ex-bras droit de Ben Laden - et aussi son médecin - aura vécu plus de 40 années de djihad. Emprisonné après l'assassinat, en 1981, du président égyptien Anouar al-Sadate, Ayman al-Zawahiri a rejoint l'Arabie saoudite et le Pakistan au milieu des années 80, où il a fait la rencontre d'Oussama Ben Laden. Longtemps à la tête du Jihad islamique égyptien (JIE), il n'a rallié Al-Qaïda qu'à la fin des années 90. Placé sur la "liste noire" des États-Unis, suite aux attaques contre les ambassades au Kenya et en Tanzanie en août 1998, il a été condamné à mort par contumace en Égypte pour de nombreux attentats, dont celui de Louxor, en 1997 (62 morts, dont 58 étrangers). Al Zawahiri était "l'idéologue qui a pensé le concept d'Al Qaida", a résumé Gilles Kepel, spécialiste du monde arabe, sur LCI (vidéo en tête de cet article).
Annoncé en fin de vie à plusieurs reprises, voire mort en 2002 puis 2007, l'homme de 71 ans, aisément reconnaissable à sa bosse sur le front, a hérité d'Al-Qaïda en 2011, à la mort de Ben Laden. Il est parvenu à maintenir en vie l'organisation. Pour ce faire, il l'a décentralisée, multipliant les filiales et les allégeances de circonstances, de la péninsule arabique au Maghreb, de la Somalie à l'Afghanistan, en Syrie et en Irak. Moins charismatique que l'ex-leader djihadiste, le think-tank Counter-Extremism Project (CEP) lui attribuait tout de même un rôle de premier plan dans la réorganisation de groupes terroristes.
Quel avenir pour Al-Qaïda ?
Les derniers mois avant d'être neutralisé, Ayman al-Zawahiri a multiplié les signes de vie, tranchant avec la période où le théoricien de l'essaimage d'Al-Qaïda, révélé à l'adolescence chez les Frères musulmans, limitait ses apparitions à des vidéos de prêches monotones. "L'aisance et la capacité de communication apparemment accrues d'al-Zawahiri ont coïncidé avec la prise de contrôle de l'Afghanistan par les Talibans", a pointé un rapport des Nations unies, publié à la mi-juillet.
Sa mort fragilise l'équilibre déjà château branlant d'Al-Qaïda. Deux ans après avoir déjà perdu son numéro 2, Abdullah Ahmed Abdullah, tué en août 2020 dans les rues de Téhéran par des agents israéliens lors d'une mission secrète commanditée par Washington, l'organisation terroriste se retrouve affaiblie. Elle va devoir très vite se trouver un nouveau chef. Cela pourrait être Saif al-Adel, ex-lieutenant-colonel des Forces spéciales égyptiennes et figure de la vieille garde d'Al-Qaïda.
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