PORTRAIT - Le social-démocrate Olaf Scholz est devenu ce mercredi chancelier, faisant revenir le centre-gauche au pouvoir et refermant définitivement les 16 années de l'ère Angela Merkel.
Deux mois et demi après les élections en Allemagne, Olaf Scholz est devenu ce mercredi 8 décembre chancelier. Les 736 députés du Bundestag issus du scrutin du 26 septembre l'ont élu à 395 voix pour, 303 contre et 6 abstentions. Il lui fallait 369 voix pour être élu. Son élection comme neuvième chancelier de l'Allemagne d'après-guerre ne faisait aucun doute : son Parti social-démocrate (SPD), arrivé en tête aux législatives, dispose d'une confortable majorité (206 sièges), avec ses deux nouveaux partenaires de coalition, les Verts (118 sièges) et les libéraux du FDP (92). Le résultat de ce vote marque le retrait d'Angela Merkel à l'issue de quatre mandats qui, à neuf jours près, ne lui auront pas permis de battre le record de longévité détenu par Helmut Kohl (1982-1998).
Successeur en 2018 du très orthodoxe ministre des Finances Wolfgang Schaüble, à la faveur d'une coalition gouvernementale, Olaf Scholz avait d'abord mené une politique budgétaire austère, dont sa personnalité semblait la parfaite incarnation. Entré dès 17 ans au SPD, Scholz portait alors les cheveux longs, et les idées très à gauche. Investi très tôt dans l'activité politique dans son fief de Hambourg, il était aussi devenu, dans le civil, avocat spécialisé dans le droit du Travail. Il est élu député pour la première fois au niveau fédéral en 1998, à 40 ans, alors que Gerhard Schröder accède à la chancellerie. Il sera d'ailleurs le secrétaire-général du SPD entre 2002 et 2004, au moment où les réformes libérales du chancelier sont mal acceptées... particulièrement dans son propre camp.
Tout cela est cher, mais ne rien faire aurait été encore plus cher
Olaf Scholz, alors ministre des Finances allemand
Premier bourgmestre de Hambourg de 2011 à 2018, Olaf Scholz y aura mené une politique sociale, mais plutôt dépensière, avant de prendre la tête du ministère des Finances en proclamant un credo inverse : "On ne donne que ce que l'on a". S'il a d'abord appliqué ce mantra dans la droite ligne du gouvernement Merkel, la pandémie lui aura finalement donné un rôle inattendu, et qui a probablement pesé pour la victoire du SPD. Olaf Scholz a en effet délié largement les cordons d'une bourse qui était serrés depuis une décennie, avec un plan de relance de 130 milliards d'euros. "Tout cela est cher, mais ne rien faire aurait été encore plus cher", proclamait ainsi le ministre des Finances, renversant son image d'austérité et de raideur, qui lui avait valu le surnom de "Scholzomat" (basé sur le mot allemand "Automat', NDLR).
Remontada estivale
Désavoué par son parti il y a deux ans, qui lui avait préféré un binôme inconnu, mais plus à gauche, pour le diriger, la stature de Scholz était toutefois parvenu à l'imposer comme candidat du SPD pour la chancellerie. Désormais âgé de 63 ans, marié à une élue locale, il a surtout su bénéficier des erreurs de ses principaux adversaires tout au long de la campagne.
Passé devant les Verts puis devant la CDU, Scholz a réussi une "remontada" estivale spectaculaire, alors qu'Armin Laschet (CDU) et Annalena Baerbock (Verts) alignaient les gaffes et les scandales jusqu'au jour même du vote.
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