PIRATAGE - Le gouvernement allemand a annoncé jeudi la mort d'une patiente prise en charge dans une clinique de Düsseldorf à la suite d'une attaque informatique. C'est la première fois que les autorités européennes lient directement le décès d'un patient à une cyberattaque en Europe.
Elle est la première victime européenne d'une attaque informatique. Une patiente qui devait être opérée en urgence à la clinique universitaire de Düsseldorf est décédée alors que le fonctionnement de l'établissement avait été paralysé les 11 et 12 septembre par un rançongiciel, a annoncé jeudi le ministère de la Justice du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Ne pouvant prodiguer les soins nécessaires à cette femme en situation critique, les médecins avaient finalement décidé de la transférer vers l’hôpital de Wuppertal, à une trentaine de kilomètres. Elle n'a pas pu y être prise en charge immédiatement et a perdu la vie.
Selon la police de Düsseldorf, citée par le quotidien Die Welt, les hackeurs s’en seraient pris par erreur à la clinique. Ils comptaient en réalité viser l'université de la ville, à qui ils demandaient, dans un message, de les contacter. Avisée du piratage, la police de Düsseldorf a elle-même contacté les pirates informatiques et les a informés de leur méprise. Ces derniers ont alors accepté de fournir des clefs de déchiffrement. Désormais visés par une enquête pour homicide involontaire, ils n'ont toujours pas pu être identifiés, rapporte le journal allemand.
Des attaques de plus en plus nombreuses
En mars dernier, quelques-uns des groupes de hackers les plus actifs avaient promis de ne pas s'attaquer aux hôpitaux durant la pandémie de coronavirus. "Si nous le faisons par erreur, nous débloquons gratuitement", avaient assuré les pirates en expliquant qu’il suffisait de les contacter par email et fournir une preuve pour être débloqué.
Depuis plusieurs mois, les attaques informatiques visant des hôpitaux se sont multipliées. Quelques jours après la promesse des hackers, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a été visée par une attaque en déni de service, qui consiste à générer en simultané une grande quantité de connexions pour surcharger les serveurs et les rendre inopérants. L'incident, maîtrisé en une heure, n'a pas affecté les infrastructures. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour piratage informatique contre un système informatique de l’État. Quelques mois plus tôt, en novembre dernier, le CHU de Rouen a vu 6000 de ses ordinateurs infectés en quelques secondes. Il a marché au ralenti pendant plusieurs jours.
L'attaque de la clinique de Düsseldorf est cependant la seule, selon les autorités européennes, ayant causé, au moins indirectement, un décès. Les répercutions causées par WannaCry, un rançongiciel qui avait fortement perturbé le système de santé britannique en 2017, n'ont néanmoins jamais été précisément évalués.
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