Soupçonnée d'avoir couvert des abus sexuels, la dirigeante de l'Église protestante allemande démissionne

par M.G avec AFP
Publié le 20 novembre 2023 à 13h59

Source : Sujet TF1 Info

Jusqu'ici à la tête de l'Église protestante allemande, Annette Kurschus a annoncé lundi sa démission.
La dirigeante est soupçonnée d'avoir d'avoir couvert des abus sexuels.

Les affaires d'agressions sexuelles et de pédocriminalité au sein des organes religieux se multiplient. Cette fois, c'est l'Église protestante allemande qui se retrouve au cœur de la tourmente, et plus particulièrement sa dirigeante, Annette Kurschus. Soupçonnée d'avoir couvert des abus sexuels dans le cadre de sa fonction, celle qui est aussi théologienne et pasteur a annoncé lundi sa démission de ses postes de présidente du Conseil de l'Église évangélique d'Allemagne (EKD) et de présidente de l'Église évangélique de Westphalie. 

Selon le média local Siegener Zeitung,  des accusations massives de violences sexuelles dans les années 1990 auraient été portées très tôt à sa connaissance, après que des personnes concernées se sont adressées à elle. La nature précise des agressions n'a pas été divulguée à ce stade. 

Toujours est-il qu'un ancien employé de l'arrondissement ecclésiastique de Siegen - un suspect dont elle était proche de la famille - se trouve au centre de ces accusations. "Les soupçons portent sur un homme avec la famille duquel j'entretiens depuis longtemps une amitié", a confirmé la désormais ex-dirigeante. Mais "c'est d'autant plus amer que je n'ai jamais - et j'insiste sur ce point - cherché à me soustraire à mes responsabilités, à cacher des faits importants, à dissimuler des faits ou même à couvrir un accusé", a-t-elle, en revanche, insisté lors d'une conférence de presse. 

Je suis en paix avec moi-même sur ce sujet"
Annette Kurschus

Toutefois, la situation s'est tellement dégradée ces derniers jours qu'elle a décidé de jeter l'éponge "pour empêcher que (l'image de, ndlr) son Église soit ternie". "Je suis en paix avec moi-même sur ce sujet", a-t-elle assuré, reconnaissant tout de même qu'elle aurait "aimé, il y a 25 ans, être aussi attentive formée et sensible aux troubles de comportement qui alerteraient aujourd'hui". 

Si l'Église catholique allemande est depuis des années dans la tourmente en raison d'allégations d'agressions sexuelles, son homologue protestante a été jusqu'ici largement épargnée. Une étude commandée par la Conférence épiscopale allemande en 2018 a conclu que 1670 membres du clergé catholique du pays avaient commis une forme ou une autre d'agression sexuelle sur 3677 mineurs entre 1946 et 2014. Cependant, le nombre réel de victimes serait bien plus élevé. 


M.G avec AFP

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