RAPPORT - Amnesty international a dénoncé mardi la pratique "en plein essor" de sévices "normalisés" par la guerre contre le terrorisme et "glorifiés" par des séries télévisées. L'ONG lance une nouvelle campagne de deux ans visant à faire cesser la torture.
La torture "a été presque normalisée, c'est devenu la routine". Trente ans après la convention des Nations unies contre la Torture, Amnesty international a dénoncé mardi la pratique "en plein essor" de ces sévices, "normalisés" par la guerre contre le terrorisme et "glorifiés" par des séries télévisées. Un fléau contre lequel l'organisation non-gouvernementale de défense des droits de l'homme veut lutter en lançant une nouvelle campagne.
Au travers d'une enquête mondiale auprès de 21.000 personnes dans 21 pays, Amnesty dresse un bilan sur les cinq dernières années. Le verdict est lourd : 44% des sondés affirment craindre d'être torturés dans le cas où ils seraient placés en garde à vue. Peut-être encore plus inquiétant, 36% des personnes interrogées ont dit qu'elles considéraient la torture comme quelque chose de parfois nécessaire et acceptable afin d'obtenir des informations pour protéger la population.
"Depuis la soi-disant guerre contre le terrorisme, l'usage de la torture particulièrement aux Etats-Unis et dans leurs sphères d'influence (...) a été complètement normalisé", a estimé le secrétaire général d'Amnesty, Salil Shetty, expliquant ce phénomène par "les attentes en terme de sécurité nationale". Autre enseignement, le soutien à la torture est diversement populaire selon les pays : en Chine ou en Inde, elle recueille 74% de partisans contre seulement 12% en Grèce ou 15% en Argentine, selon l'enquête de GlobeScan. Au Royaume-Uni, où la peur de la torture est la plus faible de tous les pays, 29% des personnes interrogées soutiennent le recours à la torture.
24 heures chrono et Homeland dans le viseur
Pour Kate Allen, directrice pour le Royaume-Uni d'Amnesty, ce soutien est lié à la popularité des séries télévisées d'espionnage, particulièrement violentes. "Des séries comme 24 heures chrono et Homeland ont glorifié la torture pour toute une génération, mais il y a une énorme différence entre la représentation dramatique créée par les scénaristes et son utilisation réelle par des agents du gouvernement dans des salles de torture".
Amnesty appelle les gouvernements à prévenir la torture en fournissant un accès médical et juridique aux prisonniers ainsi que de meilleures conditions d'inspection des centres de détention. L'ONG appelle également à la multiplication des enquêtes indépendantes, en cas de soupçons de torture, afin de mettre fin à l'impunité. Pour Loretta Ann P. Rosales, qui a elle-même été torturée par le régime de Marcos aux Philippines en 1976 et préside désormais une institution de défense des droits de l'homme dans le pays, la torture persiste parce que "la nécessité d'une sécurité d'Etat" prévaut sur "la sécurité des individus".
Lire aussi >> Droits de l'homme : la France peut mieux faire selon Amnesty international
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