Après 14 ans de prison en Indonésie, Michaël Blanc va enfin pouvoir rentrer en France samedi

Publié le 18 juillet 2018 à 11h37
Après 14 ans de prison en Indonésie, Michaël Blanc va enfin pouvoir rentrer en France samedi

LIBRE - Le Français avait été arrêté en 1999 à l’aéroport de Bali, avec deux bouteilles de plongées remplies de 4 kg de haschich. Condamné à l’époque à 20 ans de prison, il était depuis 2014 en liberté conditionnelle. Sa mère avait quitté la France pour s’occuper de lui.

Il avait été remis en liberté, conditionnelle, en 2014. Et devait rester en Indonésie jusqu’à la fin de sa peine prévue le 21 juillet 2017, date à laquelle s’ajoutait une année de probation. Soit samedi prochain. Voici la fin d’un long périple pour Michaël Blanc, plus ancien Français détenu en Indonésie, qui va donc rentrer au pays samedi.

Le Français, âgé de 40 ans, avait été arrêté le lendemain de Noël 1999 à l'aéroport de Bali avec 3,8 kilos de haschich dans deux bouteilles de plongée qui avaient été sciées et ressoudées. Il avait affirmé qu'elles appartenaient à un ami qui les lui avait confiées pour les transporter.

Il avait été condamné à la perpétuité le 16 novembre 2000, une peine jugée très sévère en France et qui avait suscité une importante campagne médiatique, notamment relayée par Thierry Ardisson. Finalement, la condamnation était commuée en décembre 2008 à 20 ans de prison, en grande partie grâce à l'engagement extraordinaire de sa mère, Hélène Le Touzey, qui a tout abandonné pour vivre en Indonésie auprès de son fils. Après avoir purgé une grande partie de sa peine dans les prisons indonésiennes, le cuisinier, originaire de Haute-Savoie et venu s’installer à Bali pour pratiquer la plongée, avait été remis en liberté conditionnelle en 2014, mais devait rester sur place jusqu’au 21 juillet 2018. 

Sa mère avait en effet tout quitté en 1999, pour s’installer à Jakarta, et s’occuper de lui. Pendant 14 ans, cette frêle sexagénaire lui apportait plusieurs fois par semaine ses repas. Elle s’était installée dans une modeste maisonnette, dans laquelle son fils s’est aussi installé en sortant de prison. "Je lui dois tout", avouait-t-il en 2014, lors de sa libération. "Je lui dois ma vie. Sans elle, je serai encore dedans pour des dizaines d'années". "Je ne sais pas comment la remercier. Faire bien ma vie je pense", murmurait-il. Les premiers temps, il avait d’abord profité de sa liberté retrouvée, avait été, aussi, assailli par des journalistes, et avait annoncé vouloir travailler. "Je suis cuisinier mais j'ai vraiment tout oublié. Je ne sais pas ce que je vais faire", racontait-il à l’époque. "Je ne pensais pas sortir, donc je n'ai pas encore pensé à ma vie dehors. La libération a été une grosse surprise, un super surprise".

Sa maman retournera vivre en Indonésie

Pour l’heure, la petite famille est dans les préparatifs du départ, occupée par les dernières démarches. Hélène Le Touzay confie au Parisien qu’elle va "accompagner Michaël pour son retour", mais qu'elle reviendra "vite en Indonésie". Elle est en effet devenue attachée consulaire, et est "très impliquée dans la défense des ressortissants français incarcérés en Indonésie". Au fil des ans en effet,  force de se démêler dans le labyrinthe kafkaïen de la bureaucratie indonésienne, Hélène a élargi le combat pour son fils aux nombreux détenus étrangers perdus dans le maelstrom des démarches administratives. "Je suis devenue la Madone des prisons", disait-elle en riant, lors d'une interview à l'AFP en 2014. "Je rends visite, j'écoute, j'apporte quelques bricoles, je suis partie prenante à des dossiers...".

D’autres Français sont en train de vivre les mêmes affres que Michaël Blanc. François Giuily avait ainsi été interpellé en janvier 2014 dans le même aéroport, la veille d’ailleurs de la libération conditionnelle de Michaël Blanc, en possession de trois kilos de métamphétamine dissimulés dans une doublure de valise. Il affirmait qu’un trafiquant gambien lui avait promis 4.000 dollars pour livrer la drogue en Indonésie. L’homme risquait la peine de mort, et avait finalement été condamné à 15 ans de prison en juillet 2014. 

Gérard Debetz, originaire de Limoges, est condamné à la prison à perpétuité en 2011 en Indonésie. Il avait été arrêté le 11 janvier 2011 à l'aéroport de Jakarta, en possession de 5,1 kilos d'amphétamines, alors qu'il arrivait d'Istanbul. Serge Atlaoui, avait quant à lui été arrêté en Indonésie en 2005 dans un laboratoire clandestin de production d'ecstasy près de Jakarta et condamné deux ans plus tard à la peine capitale. Cet artisan soudeur, qui s'est toujours proclamé innocent, a vu son dernier recours rejeté par la Cour suprême le 21 avril 2015.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info