TENSION - Après avoir procédé à des tirs de missiles à courte portée, la Corée du Nord a annoncé dimanche avoir testé des lance-roquettes. Ces tirs pourraient relancer un cycle de tensions vives dans la région.
La Corée du Nord suscite de nouveau "la grave inquiétude" de son voisin du sud. Le régime nord-coréen a annoncé dimanche avoir procédé à des tirs de lance-roquettes multiples à longue portée et d'armes tactiques guidées. Une communication du régime de Kim Jong-Un qui survient au lendemain de tirs de missiles à courte-portée au dessus de la mer du Japon.
L'agence étatique nord-coréenne KCNA a précisé que les tirs de lance-roquettes avaient eu lieu samedi et indiqué que ces exercices avaient été supervisés par le leader Kim Jong Un. Des photos et des vidéos transmises par cette même agence montrent le leader nord-coréen jumelles en main, superviser ces tirs. Mais la localisation et la date de celles-ci ne peuvent être authentifiées de manière certaine. "L'objectif de ces exercices était d'inspecter les capacités opérationnelles et la précision de tir de lances-roquettes multiples de gros calibre et à longue portée ainsi que d'armes tactiques guidées", a ajouté l'agence, selon laquelle ces tirs ont également eu lieu vers la mer du Japon. Ces derniers tirs ont eu lieu alors que le président américain Donald Trump assurait samedi rester confiant sur la volonté de Kim Jong Un de parvenir à un accord sur le nucléaire malgré le tir précédent de missiles à courte portée. "Je crois que Kim Jong Un réalise tout à fait le grand potentiel économique de la Corée du Nord et qu'il ne fera rien pour interférer ou y mettre fin", avait réagi le président américain sur Twitter.
Anything in this very interesting world is possible, but I believe that Kim Jong Un fully realizes the great economic potential of North Korea, & will do nothing to interfere or end it. He also knows that I am with him & does not want to break his promise to me. Deal will happen! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 4 mai 2019
Pyongyang avait averti les Etats-Unis il y a quelques jours
Plus tôt cette semaine, Pyongyang avait averti les Etats-Unis d'"un résultat indésirable" s'ils n'ajustaient pas leur position d'ici la fin de l'année, alors que les négociations sur le programme balistique et nucléaire de la Corée du Nord sont au point mort depuis trois mois. "Notre résolution en matière de dénucléarisation reste intacte et nous le ferons quand le moment sera venu", avait déclaré la vice-ministre nord-coréenne des Affaires étrangères Choe Son Hui. "Mais cela ne sera possible que si les Etats-Unis revoient et reformulent leur calcul actuel", avait-elle poursuivi. S'ils "n'ajustent pas leur position avant la date limite que nous avons proposée, ils feront face à (un) résultat indésirable".
La crainte d'un retour "au temps des menaces"
"Kim a décidé de rappeler au monde -et plus particulièrement aux Etats-Unis- que ses capacités d'armement augmentent de jour en jour", a commenté Harry J. Kazianis, directeur des études coréennes au Center for the National Interest à Washigton.
"Ma crainte est que ceci soit le début d'un retour au temps des menaces de guerre nucléaire et des insultes personnelles, un cycle de tensions dangereux qu'il faut éviter à tout prix", a ajouté cet expert. En novembre et en avril, Pyongyang avait déjà annoncé avoir testé de mystérieuses "armes tactiques", sans plus de précisions. Il s'agissait des premiers essais d'armes annoncés par le Nord depuis le début, en 2018, de ses négociations avec les Etats-Unis sur ses programmes militaires.
Le régime nord-coréen s'est toutefois abstenu jusqu'à présent de tester des missiles balistiques ou des armes nucléaires, ce qui donnerait un coup d'arrêt définitif à son rapprochement avec Séoul et Washington.
Processus dans l’impasse
Après les effusions du sommet de Singapour en juin 2018, le président américain Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong-Un se sont quittés en février à Hanoï sur un désaccord: M. Kim réclamait une levée des sanctions trop importante aux yeux de M. Trump, en échange d'un début de dénucléarisation jugé trop timide.
Trois mois plus tard, le processus est toujours dans l'impasse. Les négociations sur le désarmement atomique n'ont jamais repris, et la Corée du Nord a fait savoir qu'elle ne voulait plus voir à la table des pourparlers le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, accusé d'avoir "des idées insensées et dangereuses".
Parallèlement, M. Kim a rencontré fin avril le président russe Vladimir Poutine à Vladivostok pour leur premier sommet durant lequel il s'est plaint de la "mauvaise foi" des Américains dans la crise nucléaire.
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