Combien d’otages français reste-t-il en Iran ?

par C.Q
Publié le 13 mai 2023 à 11h03

Source : JT 20h WE

Accusés par Téhéran d’espionnage, Bernard Phelan et Benjamin Brière ont été libérés vendredi 12 mai.
Au moins quatre Français sont encore détenus arbitrairement en Iran, selon le Quai d’Orsay.

C’est un véritable soulagement après l’annonce, vendredi 12 mai, de la libération de Bernard Phelan et Benjamin Brière. Ces deux Français étaient détenus arbitrairement en Iran, le premier depuis 2020 et le second depuis 2022, et tous deux accusés par le régime d'atteinte à la sécurité nationale et d'espionnage. Après s’être réjouie de cette nouvelle, Elisabeth Borne a tout de même tenu à "avoir une pensée pour les personnes toujours détenues en Iran". "On va continuer notre action diplomatique pour obtenir qu'elles soient également libérées", a promis la Première ministre, depuis l’île de la Réunion.

Un couple d’enseignants depuis un an

Les deux premiers otages identifiés par Paris sont un couple d’enseignants et membres du syndicat Force ouvrière (FO), arrêtés le 7 mai 2022. Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris sont détenus par les autorités iraniennes depuis un an alors qu’ils réalisaient un "séjour touristique" dans le pays, selon leurs proches. D’après le régime, ces ressortissants étaient "entrés dans le pays dans le but de déclencher le chaos et déstabiliser la société". Le Quai d'Orsay, lui, avait immédiatement "condamné cette arrestation sans fondement" et réclamé leur "libération immédiate". 

Au mois d’octobre, le couple avait dû réaliser une interview pour la télévision officielle iranienne, au cours de laquelle il admettait des activités d’espionnage sur le territoire iranien. Des "aveux" aussitôt dénoncés par Paris. La famille de Cécile Kohler a pu lui parler au téléphone en mars dernier, pour la deuxième fois depuis son arrestation, selon son comité de soutien.

Un consultant arrêté à Téhéran

Louis Arnaud, 35 ans, a quant à lui été arrêté le 28 septembre 2022, peu de temps après le début des manifestations contre la mort de Mahsa Amini. Ce consultant en services financiers a été arrêté à Téhéran au cours de sa visite du pays, après avoir traversé l’Italie, la Grèce, la Turquie, la Géorgie et l’Arménie. Si les raisons de son interpellation restent opaques, le Français originaire de Saône-et-Loire est depuis détenu à la prison d’Evin, dans la capitale iranienne. Ses parents, eux, assurent que Louis Arnaud n’a rien à se reprocher aux yeux du régime : il n’aurait participé à aucune manifestation, ni exprimé d’idées hostiles envers le pays ou l'islam. L’ambassadeur français a pu le rencontrer une seule fois, en décembre dernier. 

Un anonyme et une chercheuse libérée

Un autre Français est toujours incarcéré en Iran, mais son identité n'a jamais été rendue publique par les autorités ou par sa famille. Fariba Adelkhah, une chercheuse franco-iranienne, a été libérée le 10 février dernier après trois ans et demi de détention. Condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, elle ne peut cependant pas quitter le pays pour le moment. Voilà des mois que Paris dénonce les détentions arbitraires de ses ressortissants, les qualifiant d'"otages d'État". D'autres pays européens et des défenseurs des droits humains accusent Téhéran de détenir des dizaines d'étrangers dans une stratégie de chantage. 

Mais les négociations sont minces alors que la répression par le régime des manifestations est vivement condamnée par la communauté internationale. Mi-mars, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, avait déploré que Paris se mêle de condamner la répression des manifestants, soulignant que ça n'allait pas aider "au règlement de la question des prisonniers".


C.Q

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