Après la pandémie, la faim : "entre 6000 et 12.000 personnes pourraient mourir chaque jour", alerte Oxfam

Publié le 13 juillet 2020 à 6h43
Le logo d'Oxfam en devanture d'une boutique de bienfaisance, à Londres en 2018 (photo d'illustration).
Le logo d'Oxfam en devanture d'une boutique de bienfaisance, à Londres en 2018 (photo d'illustration). - Source : Justin TALLIS / AFP

HUMANITAIRE - Dans un rapport publié le 9 juillet, l'ONG s'inquiète d'une conséquence de l'épidémie de COVID-19 : l'aggravation de la précarité alimentaire pour plusieurs millions de personnes à travers le monde.

La crise sanitaire liée à l'épidémie sera-t-elle supplantée par une autre, celle de la famine ? C’est en tout cas la crainte de l’ONG internationale Oxfam. Dans un rapport daté du 9 juillet, intitulé "Le Virus de la faim", l’association de lutte contre les inégalités s’alarme des conséquences de la pandémie de Covid-19 sur la sécurité alimentaire de millions de personnes.

Se basant sur des données du Programme alimentaire mondial, elle estime qu'"avant la fin de l’année, entre 6000 et 12.000 personnes pourraient mourir de faim chaque jour du fait des impacts économiques et sociaux de la pandémie, soit potentiellement plus que les victimes du virus d’ici fin 2020". Au total, 121 millions de personnes pourraient s’ajouter aux populations menacées de famine, des suites directes de la crise sanitaire. 

L’ONG identifie plusieurs facteurs, parmi lesquels la massification du chômage liée aux mesures de confinement, et la perturbation des chaînes d’approvisionnement. "Le coronavirus vient s’ajouter à un contexte fragilisé par des conflits, des inégalités croissantes et une crise climatique qui s’aggrave, mettant encore plus à mal un système alimentaire mondial déjà vacillant", pointe le rapport.

"Même dans les pays développés"

En première ligne, les "foyers de famine extrême" sont donc constitués de pays frappés de plein fouet par des crises humanitaires antérieures : le Yémen, où 53 % de la population souffrait déjà de la faim "à un niveau critique" en 2019, mais aussi la République démocratique du Congo (RDC), l’Afghanistan, le Venezuela, le Soudan…

Mais à cette liste viennent s’ajouter des "foyers émergents" constitués de pays" à revenu intermédiaire". Il s’agit notamment de l’Inde, du Brésil ou de l’Afrique du Sud. "Même dans les pays développés comme en France, insiste Oxfam, la faim est une réalité qui s’est exacerbée avec le COVID-19 : selon le gouvernement, 8 millions de personnes auront besoin d’ici fin 2020 d’une aide alimentaire soit 2,5 millions de personnes en plus."

L’association en appelle donc aux Etats pour mettre en place des aides urgentes. Parmi les pistes évoquées : l’augmentation de leur contribution au fond humanitaire des Nations Unies, l’annulation de la dette des "pays en développement", ou encore l’application effective des cessez-le-feu prononcés par l’Organisation des Nations Unis (ONU). 


La rédaction de TF1info

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