TRAGÉDIE - Le chef de la Marine argentine, l'amiral Marcelo Srur, a été limogé plus d'un mois après la disparition toujours inexpliquée du sous-marin San Juan avec 44 membres d'équipage à bord.
Il n'y a guère plus d'espoir de retrouver le San Juan, ce sous-marin disparu mystérieusement, le 15 novembre dernier au large des côtes argentines, avec 44 membres d'équipage à son bord. L'amiral Marcelo Srur, chef de la Marine, a été prié de faire ses valises sine die. "Le ministre de la Défense lui a demandé de faire valoir ses droits à la retraite. C'est une décision politique", a déclaré samedi à l'AFP un officier de la Marine argentine, qui a requis l'anonymat.
L'amiral Srur est le 5e gradé de haut rang à être relevé de ses fonctions. Depuis quelques semaines, des experts de la Marine annonçaient une purge au sein de la Marine, voulue par le président argentin de centre-droit, Mauricio Macri. La perte du San Juan, joyau des forces armées argentines, est la première grave déconvenue pour la Marine depuis la Guerre des Malouines (Iles Falkland) en 1982, perdue par l'Argentine face au Royaume-Uni.
Une enquête judiciaire afin d'établir les responsabilités
Une partie des proches des 44 sous-mariniers ont critiqué la Marine qu'ils soupçonnent d'avoir dissimulé des informations. Ils demandent la création d'une commission d'enquête parlementaire. Vendredi, ils ont manifesté à Mar del Plata et à Buenos Aires. Il faut dire que la Marine n'a pas très bonne presse en Argentine. Pendant la dictature militaire de 1976 et 1983, des unités de la Marine se sont transformées en centres de détention et de torture.
Une commission d'enquête interne à la Marine sera formée dans les prochains jours et sera notamment composée du capitaine à la retraite Jorge Bergallo, père du commandant en second du San Juan, Jorge Ignacio Bergallo, selon des sources officielles citées par l'agence de presse nationale Telam. La perte du sous-marin a entraîné également l'ouverture d'une enquête judiciaire afin d'établir les responsabilités.
Une explosion sous-marine non loin de sa dernière position
Le San Juan avait signalé avoir surmonté une panne de batteries lors de sa dernière communication. Ce jour-là, il naviguait en direction de la base de navale de Mar del Plata, son port d'attache, à 400 kilomètres au sud de Buenos Aires, après avoir appareillé quelques jours plus tôt d'Ushuaïa, à l'extrême sud du continent américain. Un organisme international à l'affût des essais nucléaires a signalé une explosion sous-marine non loin de sa dernière position, trois heures après le dernier contact.
L'officier argentin estime qu'il est peu probable à ce stade de pouvoir remonter les corps des marins à la surface ou de pouvoir remorquer le sous-marin jusqu'à la côte, afin de déterminer les causes de la tragédie. Les moyens déployés pour les recherches diminuent au fur et à mesure. Samedi, deux navires, un britannique et un argentin, exploraient à l'aide de sonars la zone où le sous-marin argentin a disparu, a annoncé la Marine argentine. En vain...
Un trentaine d'incidents recensés depuis le début des années 2000
Les autorités maritimes internationales ont recensé depuis 2000 une trentaine d'échouages, accidents, voire collisions de sous-marins. La disparition du San Juan est le plus grave accident depuis le naufrage du sous-marin nucléaire russe Koursk, qui avait explosé en août 2000 dans l'océan Arctique, avec 118 membres d'équipage à bord.
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