NUCLÉAIRE - La Corée du Nord a démantelé son site d'essais nucléaires, indique ce jeudi, les médias invités à y assister, indique l'AFP. L'opération était présentée comme un geste de bonne volonté, avant le sommet potentiel avec les Etats-Unis qui doit se tenir dans quelques semaines.
"Il y a eu une explosion énorme, on a pu la ressentir. La poussière nous arrivait dessus, la chaleur nous arrivait dessus. Le bruit était très fort". C'est en ces termes que le journaliste de Sky News, Tom Cheshire, a raconté l'opération de démantèlement du site d'essais nucléaires nord-coréen, Punggye-ri. Devant des journalistes étrangers, le pays semble donc avoir mené cette opération, avec de multiples explosions qui ont pu être entendues tout au long de la journée, entre 11H00 (03H00 GMT) et 16H17.
Punggye-ri a été le théâtre des six essais nucléaires menés par Pyongyang, dont le dernier en date à eu lieu en septembre. Ce test, le plus puissant à ce jour, aurait concerné une bombe à hydrogène. Mais si les Nord-Coréens ont semblé être de bonne foi devant les journalistes, les spécialistes sont tout de même divisés sur le fait de savoir si le site sera vraiment rendu inutilisable pour l'avenir.
Les experts divisés sur ce démantèlement
Pour certains, les motivations de ce démantèlement demeurent floues et ils affirment que cette opération ne sert pas à grand chose car au bout de six essais nucléaires, le site est inutilisable. D'autres expliquent par ailleurs que celui-ci peut être très rapidement reconstruit et remis en service, en cas de besoin. A l'inverse, certains relèvent que le pays de Kim Jong-Un a accepté de détruire son site, sans condition préalable, preuve de sa bonne foi, face à Washington. Ce qui témoigne, selon eux, d'une volonté de changement de la part du régime.
Ce démantèlement intervient dans un "drôle" de climat après que Pyongyang a jugé les propos du vice-président américain Mike Pence "stupides". Ce dernier avait affirmé que "ce serait une grave erreur pour Kim Jong Un de penser qu'il pourrait se jouer de Donald Trump". De quoi, passablement irriter les Nord-Coréens, donc. Mais Pence a également déclaré que, la Corée du Nord pourrait finir comme la Libye de Mouammar Kadhafi "si Kim Jong Un ne passe pas un accord" avec Washington sur la dénucléarisation. "Je ne peux pas cacher ma surprise devant de telles remarques idiotes et stupides venant de la bouche du vice-président américain", a indiqué jeudi Mme Cheo, dans une déclaration publiée par l'agence officielle KCNA.
Un sommet toujours incertain
Dans ce climat quelque peu orageux, il est encore difficile de savoir si le sommet très attendu entre Washington et Pyongyang, le 12 juin prochain, se tiendra bel et bien. Surtout que la ministre des affaires étrangères Nord-Coréenne a affirmé qu'elle recommanderait à M. Kim d'annuler le sommet si les Etats-Unis persistent "dans des actes illégaux et insultants". La semaine dernière déjà, le Nord avait menacé de ne pas participer, accusant les Etats-Unis de vouloir le forcer à renoncer unilatéralement à son arsenal nucléaire. "Il est possible que ça ne marche pas pour le 12 juin", a reconnu mardi Donald Trump, évoquant, pour la première fois, un possible report.
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