CRISE DIPLOMATIQUE - Le président américain a déclaré lundi que l'Iran semblait être derrière l'attaque de ce weekend contre l'Arabie saoudite, mais il a ajouté qu'il souhaitait malgré tout "éviter" un conflit. Ce dernier est pourtant bien envisagé par ses conseillers.
Il y a trois mois, Donald Trump avait renoncé à attaquer l'Iran "10 minutes avant la frappe". L'option militaire sera-t-elle une nouvelle fois envisagée cette semaine ? Après des attaques de drones visant l'Arabie saoudite, le président américain fait en effet face à une décision qui pourrait marquer son mandat.
Si la décision n'est pas prise par la Maison Blanche, son hôte semble en tout cas préparer le terrain. Dimanche, il a lancé d'un tweet que les Etats-Unis étaient "prêts à riposter". Lundi, lors d'un long échange avec les journalistes dans le Bureau ovale, il a soufflé le chaud et le froid : "Je ne cherche pas à m'impliquer dans de nouveaux conflits, mais parfois, il le faut". Enfin, ce mardi, un responsable des services de renseignement américain a assuré que l'attaque avait été lancée depuis le sol iranien. De même, il a répondu par l'affirmative à la question de savoir si des missiles de croisière avaient été utilisés.
"Je vous le promets : nous sommes prêts"
Le détail des frappes devrait être connu d'ici peu : Washington est en train de préparer un dossier pour prouver ses dires et convaincre la communauté internationale, notamment les Européens, à l'Assemblée générale de l'ONU la semaine prochaine. Pas sûr pour autant que l'administration américaine attende le feu vert de leurs alliés. "Je vous le promets : nous sommes prêts", a lancé Mike Pence ce mardi, alors que Mike Pompeo, le chef de la diplomatie américaine, s'est envolé direction l'Arabie Saoudite pour "évoquer" la "réponse" des Etats-Unis aux attaques. "Les Etats-Unis d'Amérique feront tout ce qui est nécessaire pour défendre notre pays, nos soldats et nos alliés dans le Golfe", a martelé Mike Pence.
Si son état-major se montre vindicatif, le locataire de la Maison Blanche envoie quant à lui des signaux contradictoires sur le dossier iranien. Au point de susciter des interrogations sur sa stratégie sur ce dossier sensible. Ses atermoiements sur un éventuel face-à-face avec son homologue iranien Hassan Rohani la semaine prochaine à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU sont, à cet égard, révélateurs : tout au long de la semaine passée, il a alimenté l'idée d'une telle rencontre, laissant même entendre qu'une levée partielle des sanctions réclamée par Téhéran n'était plus taboue. Dimanche, d'un tweet, revirement spectaculaire : "Les Fake News disent que je suis prêt à une rencontre avec l'Iran 'sans conditions'. C'est inexact (comme toujours !)".
Il faut dire que l'équation est compliquée pour le milliardaire républicain, lui qui a toujours moqué l'indécision de son prédécesseur démocrate. A plusieurs reprises, Donald Trump a en effet affirmé que "le désastre syrien" serait terminé si Barack Obama avait fait respecter, en 2013, la ligne rouge qu'il avait lui-même tracée. Après avoir annoncé que les Etats-Unis étaient prêts à frapper des cibles du régime syrien après une attaque à l'arme chimique, il avait, à la stupeur générale, fait machine arrière. Pour Ben Rhodes, ancien proche conseiller de Barack Obama, la séquence des dernières 48 heures montre d'abord que la stratégie de Donald Trump sur l'Iran - retrait de l'accord sur le nucléaire, "chèque en blanc aux Saoudiens pour leur guerre au Yémen" et "empilements de sanctions et de menaces" - est un échec. "La politique catastrophique de Trump nous a placés, de manière prévisible, au bord d'une guerre encore plus vaste", a-t-il déploré dans un tweet, mettant en garde contre une intervention militaire américaine
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- InternationalHaut-Karabakh : l'enclave au centre des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens
- Sujets de sociétéLe pape François à Marseille, une visite historique