TURQUIE - Un homme a attaqué au fusil d'assaut une boîte de nuit d'Istanbul, dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. L'attentat a fait au moins 39 morts dont une Franco-Tunisienne et des dizaines de blessés, parmi lesquels quatre Français. Le groupe Etat islamique a revendiqué l'attaque. Huit suspects ont été interpellées dans le cadre de l'enquête.
La piste terroriste ne faisait aucun doute pour les autorités, Daech a revendiqué ce lundi 2 janvier l'attentat perpétré à Istanbul la nuit du Nouvel An. Une discothèque huppée, le Reina, a été attaquée en plein réveillon dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, faisant au moins 39 morts et 65 blessés. Les enquêteurs et les forces de police turques sont toujours à la recherche du terroriste qui pu prendre la fuite après l'attaque. Huit pesonnes ont été interpellées et placées en garde à vue, rapporte lagence de presse Dogan ce lundi 2 janvier. Il s'agit des premières interpellations, mais l'asaillant serait toujours en fuite.
Parmi les victimes, une Franco-Tunisienne a perdu la vie ainsi que son époux tunisien, a indiqué Romain Nadal, porte-parole du Quai d'Orsay. Le couple laisse "une petite fille de cinq mois" précise de son côté l'ambassadeur de France en Tunisie Olivier Poivre d'Arvor.
#Turquie @jeanmarcayrault confirme le décès d’une ressortissante française également de nationalité tunisienne lors de l’attaque d’ #Istanbul — Romain Nadal (@NadalDiplo) 1 janvier 2017
Quatre autres ressortissants français, dont un homme et deux femmes âgés de moins de 30 ans ont pour leur part été blessés. Selon le dernier bilan, deux d'entre eux sont toujours hospitalisés ce lundi. Le parquet de Paris a indiqué l'ouverture d'une enquête pour assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste. Cette décision est classique du fait de la présence de ressortissants français parmi les victimes. De nombreuses autres nationalités figurent parmi les victimes.
#Turquie : selon le dernier bilan établi après l’attaque d’ #Istanbul 4 de nos ressortissants ont été blessés dont 2 sont encore hospitalisés — Romain Nadal (@NadalDiplo) 2 janvier 2017
Nous conserverons notre sang froid, resterons encore plus unis et ne céderons pas de terrain à ces jeux malsains
Recep Tayyip Erdogan
Lors de sa première réaction à la fusillade meurtrière, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que l'attentat visait à "semer le chaos dans le pays". "Ils oeuvrent pour détruire le moral du pays et semer le chaos en ciblant des civils avec de telles attaques haineuses", a déclaré le président turc, dans un communiqué publié par la présidence.
Erdogan a également réaffirmé sa détermination à combattre le terrorisme. Il assure que la Turquie luttera jusqu'au bout et appelle la nation à rester unie face à ces attaques. "En tant que nation, nous combattrons jusqu'au bout non seulement les attaques armées de groupes terroristes et les forces derrière eux, mais aussi leurs attaques économiques, politiques et sociales", écrit-il. Et d'ajouter : "Nous conserverons notre sang froid, resterons encore plus unis et ne céderons pas de terrain à ces jeux malsains."
De con côté, le président français François Hollande a condamné "avec force et indignation" l'attaque, exprimant sa "solidarité avec la Turquie dans cette épreuve".
Le président @fhollande dénonce avec force et indignation l'acte terroriste dans une discothèque à Istanbul https://t.co/BBOrKf3Csl — Élysée (@Elysee) 1 janvier 2017
Un assaillant déguisé en Père Noël ?
L'attaque s'est produite dans une boîte de nuit emblématique d'Istanbul, le Reina, où entre 700 et 800 personnes étaient rassemblées pour fêter la nouvelle année. Selon les premiers éléments connus, un homme - dont le Premier ministre turc a démenti qu'il était habillé en Père Noël - a ouvert le feu avec un fusil d'assaut vers 1h15 dimanche. Il aurait laissé son arme sur les lieux ajouté le Premier ministre. Des témoins ont toutefois évoqué plusieurs assaillants. "D'une façon sauvage et impitoyable, il a mitraillé des personnes qui étaient simplement venues célébrer le Nouvel An", a déclaré le gouverneur d'Istanbul Vasip Sahin. Le président de l'Instance des Affaires religieuses de Turquie Mehmet Gormez a condamné cette attaque "qu'aucune conscience musulmane ne peut accepter".
Dans son communiqué publié lundi sur les réseaux sociaux, le groupe Etat islamique a indiqué que l'assaillant était "un des soldats du califat". Les autorités turques ont lancé une chasse à l'homme pour retrouver l'assaillant qui s'est enfui en profitant de la confusion semée dans la discothèque, selon le Premier ministre Binali Yildirim.
Des témoins cités par l'agence de presse Dogan ont déclaré l'avoir entendu s'exprimer en arabe, mais cela n'a pas été confirmé par les autorités. Le journal Hürriyet a de son côté rapporté que les autorités estiment que l'assaillant pourrait être originaire d'un pays d'Asie centrale. Il pourrait être kirghize ou ouzbek. Les enquêteurs estiment possible qu'il soit lié à la cellule qui a commis le triple attentat-suicide de l'aéroport d'Istanbul qui avait fait 47 morts en juin et avait été imputé à l'EI, ajoute le quotidien.
Terrorisme en Turquie : au moins 300 morts en 2016
Dans son communiqué, le groupe Etat islamique accuse la Turquie, un pays peuplé majoritairement de musulmans, de s'être alliée aux chrétiens, alors que l'armée turque poursuit depuis quatre mois une incursion dans le nord de la Syrie dont elle tente de déloger l'EI et des milices kurdes.
La Turquie a été la cible de nombreuses attaques attribuées à Daech ou liés à la rébellion séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui ont notamment frappé Istanbul et Ankara. Le dernier en date, le 10 décembre dernier, avait fait 38 morts dont 30 policiers.
Selon Eugène Valeix, correspondant en Turquie, le pays "vit au rythme des attaques terroristes. On compte déjà 300 morts, rien que pour l’année 2016".
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