Tuerie d'Orlando, un an après : un père a refusé de récupérer le corps de son fils parce qu'il était gay

Publié le 13 juin 2017 à 15h42
Tuerie d'Orlando, un an après : un père a refusé de récupérer le corps de son fils parce qu'il était gay

HOMOPHOBIE - Le 12 juin 2016, un terroriste abattait 49 personnes dans une boîte de nuit gay située à Orlando, en Floride. Un an après, un père n'a pas voulu réclamer le corps de son fils, honteux d'apprendre qu'il était gay. C'est la sœur du défunt qui est venu le chercher et il a pu être enterré.

Il y a des blessures qui ont du mal à cicatriser. Un an après la tuerie d'Orlando en Floride, au cours de laquelle 49 personnes ont été abattues par un terroriste dans une boîte gay, de nombreuses familles ont toujours du mal à affronter la mort de leur enfant. Pour certaines, une douleur plus insidieuse a vu le jour : réaliser que son fils ou sa fille était homosexuel. Sur le site Orlando Latino, la journaliste sud-américaine Maria Padilla a notamment expliqué que la commissaire d'Orlando, Patty Sheehan, avait longuement dû répondre à des familles qui lui demandaient : "Que faisait notre fils dans ce club avec cet homme ?"

"L'homosexualité est moins acceptée chez les latinos"

Au fil de son enquête, révélée par The Advocate, elle a ainsi découvert qu’un père, plutôt que de pleurer la mort de son fils, était en colère contre lui et avait refusé de récupérer son corps à la morgue. Raison invoquée :  il ignorait qu’il était gay. C'est finalement la sœur de la victime qui est venu le chercher. "Cette nouvelle a déchiré la famille qui devait déjà affronter la brutalité de sa mort", écrit Maria Padilla sur son blog

Pour elle, ce drame met en lumière l’homophobie de toute une partie de la communauté portoricaine dont était issu le jeune homme. Selon elle, de manière générale, l'"homosexualité est moins acceptée chez les latinos". Le soir de la tuerie, de nombreuses victimes étaient d’origine sud-américaine et la journaliste a constaté que de nombreux parents ignoraient l’homosexualité de leurs enfants présents dans la boîte de nuit.

Lire aussi

Pour commémorer le triste anniversaire de cette tragédie - le pire attentat perpétré aux Etats-Unis depuis le 11-Septembre -, plusieurs cérémonies d’hommage aux victimes ont été organisées lundi 12 juin sur les lieux du drame. "Nous N'OUBLIERONS JAMAIS les victimes qui sont mortes il y a un an dans la terrible fusillade du #PulseNightClub. #OrlandoUnitedDay", a sobrement tweeté le président américain Donald Trump.

Le 12 juin 2016, l'Américain Omar Mateen a tué 49 personnes et en a blessé 58 autres dans la discothèque après avoir prêté allégeance au groupe Etat islamique. La police l'a abattu au bout de trois heures. Le bâtiment du drame, qui va être converti en musée, a ouvert à 02H00 du matin lundi - l'heure de la fusillade - pour un hommage privé en présence des familles des victimes et des survivants. "Peu importe la noirceur de la nuit, le soleil se lèvera toujours", a déclaré le maire d'Orlando, Buddy Dyer, selon la télévision locale WFTV.

Lire aussi
JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

A l'extérieur, un mémorial improvisé a été érigé avec des drapeaux arc-en-ciel, des photos des victimes, des fleurs et des peluches.  Quarante-neuf personnes déguisées en anges portant de larges ailes blanches entouraient la discothèque. Cette "armée des anges" s'est formée après le massacre pour protéger symboliquement les proches des victimes des manifestants 

anti-homosexuels.  "Pour nos 49 anges, nous allons faire en sorte que le monde soit meilleur", a promis Teresa Jacobs, maire d'Orange County.


Virginie FAUROUX

Tout
TF1 Info