Attentat islamophobe en Nouvelle-Zélande

Attentat de Christchurch : la Nouvelle-Zélande rachète plus de 10.000 armes à feu à leurs propriétaires

Publié le 12 août 2019 à 11h51
Attentat de Christchurch : la Nouvelle-Zélande rachète plus de 10.000 armes à feu à leurs propriétaires

Source : MARTY MELVILLE / AFP

LÉGISLATION - Endeuillée par la tuerie de Christchurch en mars dernier, la Nouvelle-Zélande s'est dotée d'un programme de rachat d'armes, dans le cadre de sa nouvelle législation sur les armes à feu. En moins d'un mois, plus de 10.000 dispositifs ont été rendues à la police par leurs propriétaires.

Des paroles aux actes. Depuis l'attaque terroriste de Christchurch le 15 mars dernier, qui a fait 51 morts, la Nouvelle-Zélande a durci sa législation sur le port d'armes. Après avoir interdit les armes semi-automatiques de type militaire et créé un registre national, le gouvernement a lancé mi-juillet une campagne de rachat des armes à feu déjà en circulation. Dans le cadre de cette prospection à l'échelle nationale, l'État s'engage à payer jusqu'à 95% du prix d'achat des dispositifs restitués. Une enveloppe de 125 millions y est consacrée. Les citoyens ont jusqu'au 20 décembre pour souscrire au programme.

"Le programme de rachat et l'amnistie ont un but : retirer les armes les plus dangereuses de la circulation à la suite de la perte de vies humaines dans les mosquées Al Nour et de Linwood", avait déclaré le ministre de la Police, Stuart Nash. Et cette campagne de désarmement est une réussite. En moins d'un mois, 90 collectes ont eu lieu dans le tout pays. Comme le rapporte The Guardian, plus de 10.242 armes à feu ont été restituées à la police, auxquelles s'ajoutent 1269 dispositifs supplémentaires remis par amnistie. Ainsi, lors de la restitution des armes, aucune question n'est posée aux propriétaires qui ont acquis les armes désormais interdites, même s'ils n'ont pas de permis de détention ou de documents en règle. 

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Une méthode déjà utilisée en Australie

Ce programme de rachat des armes n'est pas une première. L'Australie, frappée les 28 et 29 avril 1996 par la plus grande tuerie de masse de son histoire (35 morts) dans la station touristique de Port-Arthur, avait mis en place une campagne similaire financée par une hausse d'impôts. D'octobre 1996 à septembre 1997, l'État avait racheté 650.000 armes à feu. Selon les estimations, près de 20% des dispositifs en circulation sur le sol australien avaient ainsi pu être récupérées. En revanche, les détenteurs d'armes illégales, bénéficiant d'une amnistie lors de leur restitution, n'avaient reçu aucun paiement en échange.

Comment l’Australie a aboli les armes à feuSource : JT 20h WE
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Dans un communiqué, les forces de l'ordre néo-zélandaises ont salué l'engagement des propriétaires d'armes à feu dans ce processus et s'est dite "très satisfaite" de la réaction du public. A contrario, de nombreux clubs de tir et associations de chasseurs ont critiqué le programme de rachat mis en place pour le pouvoir législatif, affirmant que l'indemnisation offerte était dérisoire et que la plupart des propriétaires d'armes à feu respectueux de la loi ne devraient pas être pénalisés. 

À l'expiration du délai donné par le gouvernement de Jacinda Ardern, la détention d'armes à feu prohibées sera passible de cinq ans de prison. Avec plus de 1,5 million d'armes à feu actuellement en circulation pour à peine 5 millions d'habitants, la Nouvelle-Zélande est un des pays le plus armés au monde par habitant (avec 26 armes pour 100 habitants).


La rédaction de TF1info

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