Attentat de Karachi en 2002 : la ville de Cherbourg rend hommage aux victimes

par Julien MOREAU
Publié le 8 mai 2022 à 16h46

Source : JT 20h WE

La ville de Cherbourg a rendu hommage aux victimes de l’attentat de Karachi ce dimanche.
L'attaque avait coûté la vie à 15 personnes, le 8 mai 2002.
Des proches de victimes ont reproché à l’État de bloquer l’enquête qui cherche à découvrir les auteurs des faits.

20 ans jour pour jour après l’attentat de Karachi qui a coûté la vie à 15 personnes, dont des ouvriers normands, la ville de Cherbourg (Manche) a rendu, ce dimanche 8 mai, un premier hommage aux victimes. La plupart des ouvriers travaillaient à l’époque pour Naval Group. Ils étaient envoyés en mission d’assistance dans le cadre d’un contrat signé entre leur entreprise et le Pakistan pour la fourniture de trois sous-marins de type Agosta 90-B. Si le premier avait pu se construire à Cherbourg, 23 techniciens et ouvriers étaient au Pakistan u moment des faits  pour la construction des deux derniers.

Le 8 mai 2002, 15 personnes ont perdu la vie dans l'explosion du bus qui menait quotidiennement les salariés de la Direction des constructions navales (DCN) de leur hôtel au chantier de construction. Douze personnes avaient aussi été grièvement blessées. 

Une première cérémonie organisée par Naval Group

"Nous exprimons au nom de l'ensemble des collaborateurs du site de Naval Group [ex-Direction des constructions navales] de Cherbourg notre émotion toujours intacte", a déclaré Jean-Luc France, directeur de l'usine lors d'une cérémonie organisée, ce dimanche 8 mai, à l'intérieur du site de fabrication de sous-marins nucléaires.

Jean-Luc France a ensuite déposé une gerbe en mémoire "à nos collègues disparus" devant une plaque sur laquelle est gravée le nom des onze ouvriers français décédés. Une quarantaine de personnes, essentiellement des proches des victimes ou des rescapés grièvement blessés dans l'attentat, étaient présentes.

Le cri d'alerte de la veuve d'une victime

"J'ai tellement mal. Ca m'a détruit ma vie, mes enfants", a déclaré à l'AFP Marie Dupont, veuve d'une des victimes venue à la cérémonie avec ses trois enfants et plusieurs de ses petits-enfants. "Je n'en peux plus", a-t-elle ajouté, alors qu'elle était interrogée sur l'enquête, toujours en cours depuis 20 ans sans que le mobile de l'attentat ait pu être clairement identifié. 

Certains des blessés et des proches des personnes ayant perdu la vie durant le drame de Karachi ont profité de ces cérémonies pour accuser publiquement l'État de "bloquer l'enquête" en refusant de lever le "secret défense" sur certains documents. 

Une autre cérémonie était prévue à 14h30, organisée par la mairie devant une stèle en mémoire des victimes située derrière la Cité de la mer à Cherbourg. Elle devait réunir davantage de monde, mais aucun représentant de l’État n’a annoncé qu’il allait s’y déplacer. L'ex-député-maire PS de Cherbourg, Bernard Cazeneuve, qui avait dénoncé des "entraves" de l'Etat à l'émergence de la vérité, devait présider cette seconde cérémonie.

L'AFP a noté, qu'en fin de matinée, une rose blanche a été déposée devant une stèle portant les noms des onze Français tués dans l'attentat. Un des nombreux blessés, qui a boycotté les deux cérémonies, a déclaré l'avoir posé à l’aube, ce dimanche 8 mai. 


Julien MOREAU

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