Le Royaume-Uni, cible récurrente d'attentats depuis 2005

Non, contrairement à ce que l’on dit parfois, on ne s’habitue pas à tout. Alors que le traumatisme des attaques meurtrières de Manchester et du London Bridge est encore vivace, un incident survenu vendredi prouve que la menace terroriste plane plus que jamais sur le Royaume-Uni. Au moins 22 personnes ont été blessées après que ce qui semble être un engin explosif artisanal provoqué une détonation et une "boule de feu" selon des témoins, suivies par une bousculade causée par la panique. 

"Nous nous laisserons jamais ni intimider ni battre par le terrorisme", a réaffirmé le maire de Londres, Sadiq Khan. Mais la Grande-Bretagne a déjà payé un lourd tribut ces dernières années. Retour sur les principaux attentats qui ont frappé son territoire depuis 2005.

Le 7 juillet, à l’heure de pointe, quatre explosions retentissent dans trois rames de métro et un bus, à Londres. Quatre attentats suicide coordonnés qui font 56 morts, dont les quatre kamikazes, et 700 blessés. Un groupe se réclamant d'Al-Qaïda revendique les attaques. Quinze jours plus tard, quatre attentats, au mode opératoire similaire, seront menés de manière quasi-simultanée, toujours dans trois rames de métro de Londres et dans un bus. Mais cette fois, les bombes artisanales n'exploseront pas en raison d'une erreur de calcul dans la fabrication des explosifs…

C’est encore à l’arrivée des beaux jours que l’horreur frappe. Le 29 juin, c’est encore la capitale anglaise qui est visée : deux Mercedes piégées, remplies de bidons d'essence, de bouteilles de gaz et de clous sont débusquées garées près de Piccadilly Circus, haut lieu touristique en plein centre de Londres. Un problème de connexion dans le dispositif de détonation avait empêché les deux voitures d'exploser, expliqueront les enquêteurs... Dès le lendemain de cette découverte, c’est une voiture-bélier, remplie de bouteilles de gaz, qui fonce sur le principal terminal de l'aéroport de Glasgow (Écosse), très fréquenté en ce début de vacances scolaires, sans exploser. L’Indien qui conduisait le véhicule, grièvement brûlé après s'être aspergé d'essence, décèdera un mois plus tard. Le passager, un médecin irakien, sera, lui, condamné en 2008 à la prison à perpétuité.

Le dénommé Lee Rigby avait 25 ans. Ce militaire est mort le 22 mai au soir, d’abord renversé par une voiture dans le sud-est de Londres. Les deux conducteurs, Londoniens d’origine nigériane, descendront ensuite pour le frapper de nombreux coups de couteaux, avant de tenter de le décapiter. Sur une vidéo filmée juste après l'agression, l'un des meurtriers déclare avoir voulu venger les "musulmans tués par des soldats britanniques".

Cette fois, c’est à la fin de l’automne que le drame survient. La date du 5 décembre n’est pas anodine : deux jours auparavant, les premières frappes aériennes britanniques visaient le groupe Daech en Syrie. Un homme seul, Muhaydin Mire, 30 ans, né en Somalie, blesse alors au couteau deux personnes, dont une grièvement, à l'entrée de la station de métro de Leytonstone, dans l'est de Londres. L'attaque est qualifiée de "terroriste" par les autorités. L'auteur sera condamné à la prison à vie.

Le 22 mars, un homme fonce dans la foule avec son véhicule sur le pont de Westminster, qui enjambe la Tamise face à Big Ben, avant de poignarder mortellement un policier devant le Parlement de Westminster. L'attaque a fait cinq morts. Son auteur, Khalid Masood, un Anglais converti à l'islam, a été abattu par la police. L'attentat a été revendiqué par le groupe djihadiste Daech mais Scotland Yard affirme ne pas avoir "trouvé de preuve d'une association" entre Masood et un quelconque groupe armé… En mars, les services de sécurité britanniques indiquaient avoir "déjoué treize tentatives d'attentat terroriste depuis juin 2013".

Le 22 mai, un jeune Britannique d'origine libyenne se fait exploser avec une puissante bombe à la sortie d'un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande à la Manchester Arena, une grande salle de concerts de cette ville du nord-ouest de l'Angleterre. 22 personnes sont tuées et 116 blessées, dont de nombreux enfants et adolescents. L'attentat est revendiqué par Daech.

Dans la soirée du 3 juin, à cinq jours des législatives britanniques, une camionnette fonce sur la foule sur le London Bridge, puis ses trois occupants en sortent armés de couteaux et poignardent des passants dans le quartier contigu de Borough Market, avant d'être abattus par la police. 

Le bilan de l'attaque s'établira à huit morts et une cinquantaine de blessés.