"ZÉRO COVID" - Après la découverte de trois cas, dont deux de variant britannique, les habitants d'Auckland, se reconfinent pour 72 heures. Une décision plutôt bien vécue dans la ville la plus peuplée de Nouvelle-Zélande, selon un Français installé là-bas.
Pour la troisième fois depuis le début de l’épidémie et pour trois jours seulement cette fois, la ville néo-zélandaise d’Auckland va se reconfiner en repassant au stade 3 sur 4 du niveau d’alerte. La mesure, annoncée par la Première ministre Jacinda Arden dimanche 14 février au soir pour le lendemain, a été prise "par précaution" après la découverte de trois contaminations, dont deux de variant anglais et une en cours d’analyse. Les Aucklandais sont donc priés de rester chez eux, ne peuvent sortir de la ville la plus peuplée du pays que pour motif impérieux, et les écoles et entreprises non-essentielles ont fermé leurs portes.
"On saura mardi si le virus s'est étendu", explique Matthieu F., expatrié français depuis cinq ans à Auckland. En effet, les résultats des nombreux tests effectués dans l’entourage proche ou lointain des trois malades seront connus dès demain. Depuis des mois, les autorités de santé ont déployé une stratégie basée sur l'objectif "zéro Covid", à coups de traçage des cas contact grâce à l'application créée spécialement pour cela et fortement utilisée en Nouvelle-Zélande et surtout de dépistages rapides. Après la découverte de nouvelles contaminations, il a pu arriver par exemple que les autorités remontent jusqu’au patient zéro en seulement 6 heures.
Le "stop and go" relativement bien compris
En dehors de ces périodes, la vie a des airs de normalité dans le pays, où les restaurants sont ouverts avec une jauge de 100 personnes au stade 2 épidémique et où l’on peut même se rendre à des concerts et se balader sans masque au stade 1. Ce qui induit que "la majorité des gens n’ont pas ressenti ce qu’il s’est passé en Europe", selon l’expatrié, propriétaire d'un café français. Ses clients lui avouent d’ailleurs pour se rassurer : "Ça pourrait être pire, on pourrait être en France". Et puis les restrictions sont sévères mais de courte durée. Si le premier confinement du printemps a été de sept semaines, le deuxième de l’été n’a duré que deux semaines et il a permis d’enrayer la circulation du virus. La Nouvelle-Zélande, qui n’a diagnostiqué aucun nouveau malade en l’espace de deux mois et qui déplore en tout et pour tout 25 décès du Covid-19, a d’ailleurs beaucoup été pris en exemple pour sa maitrise de l’épidémie.
Malgré ce troisième confinement qui pourrait être considéré comme celui de trop, les habitants d’Auckland ne semblent pas déconcertés par les événements car ils sont habitués par la méthode de stop and go, alternant entre vie normale et période à domicile. "Au bout du troisième (confinement, ndlr), on commence à connaitre", souligne Matthieu F. Alors suite à l’annonce dimanche soir, le propriétaire d’un café a simplement passé quelques coups de fil à son associé pour adapter le protocole sanitaire au stade 3 épidémique. "On avait tout mis sur pied au premier lockdown (confinement, ndlr). Mon café est très facile à changer car il est petit : j’ai juste à bouger mon comptoir et à enlever mes tables."
Au-delà du sentiment d’être en terrain connu, qui facilite l’adhésion aux mesures restrictives de liberté, Matthieu F. juge réussie la gestion de l’épidémie et la communication qui en est faite. "La Première ministre est une très bonne communicante", approuve l’expatrié. "Elle et son gouvernement ont forcément fait des erreurs, surtout au début, mais majoritairement, elle rassure et met tout le monde d’accord." Au premier confinement en mars dernier, Jacinda Arden avait pris pour habitude de rendre compte depuis son canapé de l’évolution de la situation sanitaire dans le pays. Un exercice quotidien qui a été extrêmement suivi en Nouvelle-Zélande.
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