Le couronnement de Charles III, samedi 6 mai, n'est pas franchement attendu par tous les pays dont il est le souverain.Jamaïque et Belize ont tous deux fait savoir ce jeudi qu'ils envisageaient de se détacher de la couronne, et de devenir des républiques.
Le Royaume-Uni se prépare au couronnement du roi Charles III, mais certains pays n'attendent pas ce moment avec impatience. Y compris au sein du Commonwealth. Le successeur de la reine Elizabeth II, dont le couronnement est programmé ce samedi (à suivre sur TF1 et LCI), est devenu le roi de 15 royaumes à travers le monde. Mais ce chiffre pourrait bientôt se rétrécir.
Ce mercredi, la Jamaïque, membre du Commonwealth, a réitéré sa volonté de se détacher de la couronne britannique. "Le moment est venu. La Jamaïque aux mains des Jamaïcains", a affirmé Marlene Malahoo Forte, ministre chargée des questions constitutionnelles, indiquant que Kingston réfléchissait à la tenue d'un référendum sur cette question dès l'année prochaine.
Les Jamaïcains "ne s'identifient pas au roi Charles"
La personne de Charles III est directement mise en cause. "Beaucoup de Jamaïcains avaient une affection chaleureuse pour la reine Elizabeth II", a expliqué la ministre, rappelant que la monarque était déjà sur le trône quand la Jamaïque est devenue indépendante en 1962. "Mais ils ne s'identifient pas au roi Charles. Il est tout ce qu'il y a de plus étranger pour nous." Lors d'un voyage du prince William dans les Caraïbes début 2022, le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness avait déjà jugé "inévitable" la transition de son pays vers un régime républicain.
Et il n'est pas le seul. D'après nos confrères du Guardian, le Belize veut suivre la même voie. Son Premier ministre, Johnny Briceño, souhaite que son pays soit le prochain membre du Commonwealth à devenir une république. En cause, en partie, les récentes déclarations de son homologue britannique, Rishi Sunak, qui a refusé la semaine dernière de s'excuser pour le rôle de la Grande-Bretagne à propos de l'esclavage et du colonialisme. "Je pense qu'il a la responsabilité morale de présenter au moins des excuses", a demandé ce jeudi Johnny Briceño. "Quand vous entez parler du pillage sur la terre de ses ancêtres, je crois qu'il aurait dû présenter des excuses."
La famille royale n'a jamais formellement prononcé d'excuses, Charles se limitant à qualifier l'esclavage de "terrible atrocité", tandis que William avait exprimé sa "profonde tristesse". Le gouvernement de Belize a d'ailleurs voté l'an dernier une loi visant à créer une commission constitutionnelle, qui doit étudier d'ici à l'an prochain plusieurs pistes de réformes, dont la transformation du pays en république.
Après la mort de la reine Elizabeth II, le Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda avait, lui aussi, affiché son intention d'organiser un référendum sur le sujet "dans les trois prochaines années".