JUSTICE - Le directeur et le directeur adjoint de l'aviation civile biélorusse, ainsi que deux autres responsables gouvernementaux accusés d'avoir dérouté un vol Ryanair le 23 mai afin d'arrêter le journaliste Roman Protassevitch, ont été inculpés jeudi par la justice fédérale à New York.
L'histoire de ce déroutage vers Minsk d'un vol Ryanair par un avion de chasse biélorusse avait fait le tour du monde et alerté les chancelleries occidentales. Sept mois plus tard, la justice américaine a inculpé ce jeudi quatre responsables gouvernementaux biélorusses, accusés d'être derrière ce coup de force du 23 mai dernier : deux officiers de la sûreté d'État ainsi que le directeur de l'aviation civile biélorusse et son adjoint. Tous sont résidents en Biélorussie et, en leur absence, considérés "en fuite" par la justice américaine.
Le procureur fédéral de Manhattan, Damian Williams, dénoncé une "violation des règles internationales et du droit pénal américain, mais aussi la mise en danger de quatre Américains et d'autres passagers innocents" et s'est engagé à faire juger "ceux qui ont participé à ce complot scandaleux en vue de commettre un acte de piraterie". Prétextant la présence d'une bombe à bord, le changement d'itinéraire avait en effet permis aux autorités biélorusses d'arrêter un journaliste d'opposition, Roman Protassevitch, et sa compagne Sofia Sapega.
Quatre hommes "en fuite"
Après un tollé international, les États-Unis et l'Union européenne avaient décidé de sanctions individuelles envers plusieurs personnalités du régime biélorusses, dont le président Alexandre Loukachenko, et, première pour Bruxelles, de sanctions économiques.
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Cette nouvelle décision, cette fois sur le plan judiciaire, est sans précédent et intervient en plein regain de tensions entre les États-Unis et la Russie, alliée de la Biélorussie, autour du dossier ukrainien. Ce jeudi, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a encore prévenu que la Russie prenait le risque de raviver le spectre de la Guerre froide.