Un engin volant a été détecté alors qu'il traversait l'espace aérien américain ce vendredi.Washington suspecte un ballon militaire chinois à des fins d'espionnage.À la fin des années 1950, le développement des satellites les avait rendus obsolètes.Retour en dates sur l'usage des ballons captifs et autres dirigeables sur les champs de bataille.
L’utilisation de ballons militaires de haute altitude, que ce soit pour espionner ou porter une attaque, n’a rien d’inédit. On peut même dire que la France fait figure de pionnière ! En effet, la première trace de l’usage de ce type d’aéronef dans un conflit armé remonte à la fin du XVIIIe siècle, pendant les guerres de la Révolution française. Le 26 juin 1794, un ballon captif de neuf mètres de diamètre gonflé à l’hydrogène avait été déployé par l'armée révolutionnaire française lors de la bataille de Fleurus, entre Charleroi et Namur. Considéré comme le premier aérostat militaire, "L’entreprenant" était relié au sol par un câble et servait à observer les positions adverses, notamment pour du repérage d’artillerie.
Au début du XXe siècle, ballons dirigeables et autres zeppelins militaires font leur entrée sur le champ de bataille, avec le développement des moteurs à explosions. Désormais, ces engins peuvent se déplacer. Dès le début de la Première Guerre mondiale, la concurrence des avions militaires et le développement de la défense anti-aérienne condamnent rapidement l'emploi des dirigeables pour les missions au-dessus du champ de bataille, que ce soit pour la reconnaissance, le renseignement ou le bombardement tactique. Leur emploi se poursuit néanmoins, côté allemand pour le bombardement stratégique et la reconnaissance maritime, côté allié pour la lutte anti-sous-marine.
L'US Air Force et son projet Genetrix
En 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, les Japonais utilisent des ballons militaires à longue portée baptisés "Fu-go", rapporte un article en ligne du magazine américain Popular Mechanics. Ces engins de guerre transportaient des bombes incendiaires à une altitude de plus de 9000 kilomètres, "dans une tentative infructueuse d'allumer des feux de forêt dans le nord-ouest du Pacifique", indique le média américain. Plusieurs projets de ballons militaires intercontinentaux ont suivi pendant la Guerre froide.
À l'instar du projet Genetrix, au cours de l'année 1956, lorsque l'US Air Force avait lâché des ballons espions déguisés en ballons météorologiques au-dessus de l'Union Soviétique. Les caméras étaient orientées vers le bas et devaient permettre de photographier des installations top secrètes. Avant l'avènement des premiers satellites d'observation, c'était le seul moyen d'obtenir des images de l'intérieur du pays. Néanmoins, l'expérience s'est révélée infructueuse. Et pour cause. N'étant pas motorisés, les ballons dérivaient au hasard du vent et ne recueillaient que peu d'informations utiles.
L'ascension vers la stratosphère
À partir de la fin des années 1950, la conquête de l'espace et les progrès de l'aviation ont permis aux satellites et aux avions-espions d'observer le territoire ennemi de manière plus fiable. Si l'utilisation de ballons à des fins militaires a paru un temps passé de mode, ils font leur retour depuis quelques années sous une forme bien plus perfectionnée. Équipés de caméras thermiques, radars et autres capteurs de radiofréquence, ils naviguent désormais dans la stratosphère, entre 12.000 et 50.000 mètres d'altitude, ce qui rend leur détection plus difficile. Et c'est aussi et surtout un moyen bon marché d'obtenir des informations.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info