"Ballons espions", objets volants : Chine et États-Unis se renvoient la balle

"Ballon espion chinois" : Antony Blinken reporte sa visite prévue à Pékin

Publié le 3 février 2023 à 19h28, mis à jour le 4 février 2023 à 10h19
JT Perso

Source : TF1 Info

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, annule sa visite prévue dimanche et lundi en Chine.
En cause, la détection d'un ballon espion dans l'espace aérien américain.

Une affaire d’espionnage qui tourne au conflit diplomatique. Après la détection dans son espace aérien d’un ballon espion qu'ils estiment chinois, les États-Unis ont décidé de déprogrammer la visite d’Antony Blinken prévue ces dimanche et lundi à Pékin, en Chine. "Il y a un ballon de surveillance chinois qui survole actuellement les États-Unis à haute altitude, c'est une violation claire et inacceptable de la souveraineté américaine", a déclaré, ce vendredi 3 février, un haut responsable du secrétariat d'État sous couvert d'anonymat. La venue d'Antony Blinken à Pékin est donc "reportée" et sera reprogrammée dès que "les conditions seront réunies", a-t-il ajouté, tout en se disant "confiant" dans la capacité des États-Unis à maintenir le dialogue avec Pékin.

Le Pentagone avait annoncé la veille avoir détecté un ballon intercontinental de haute altitude au-dessus des États-Unis, pointant du doigt Pékin et l'accusant de tentative d'espionnage. Les autorités chinoises, qui avaient d'abord appelé à ne pas "monter en épingle" cette affaire, ont reconnu ce vendredi dans la matinée qu'il s'agissait bien d'un appareil venu de Chine. Mais "c'est un aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques", a assuré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, dans un communiqué. Affecté par les vents, ce ballon "a dévié de sa trajectoire", a-t-il ajouté, en exprimant les "regrets" de son pays pour cette violation "involontaire" de l'espace aérien américain. Le ballon vole actuellement à une altitude bien au-dessus du trafic aérien commercial et ne présente pas de menace militaire ou physique.

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La visite en Chine d'Antony Blinken aurait été la première d'un secrétaire d'Etat américain depuis octobre 2018, au moment où les deux superpuissances cherchent à éviter que les vives tensions qui les opposent ne dégénèrent en conflit ouvert. Parmi les nombreux sujets de contentieux figurent Taïwan, que la Chine revendique comme faisant partie intégrante de son territoire, ainsi que les activités de Pékin en mer de Chine méridionale. Cette violation de la souveraineté américaine montre que "les signes récents d'ouverture" de la part des autorités chinoises "ne reflètent pas un changement réel de politique", ont notamment commenté les chefs républicain et démocrate d'une commission parlementaire sur la Chine, Mike Gallagher et Raja Krishnamoorthi.


Matthieu DELACHARLERY

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