Belgique : le Premier ministre Charles Michel démissionne, le roi réfléchit

JMD
Publié le 19 décembre 2018 à 3h31, mis à jour le 19 décembre 2018 à 6h41
Belgique : le Premier ministre Charles Michel démissionne, le roi réfléchit
Source : AFP

CRISE GOUVERNEMENTALE - S’estimant dans l’incapacité de former une nouvelle majorité à la Chambre des députés - après avoir perdu le soutien des nationalistes flamands - ainsi qu’une coalition pour continuer de gouverner en attendant les prochaines élections législatives de mai 2019, Charles Michel a présenté mardi soir la démission de son gouvernement. Après l’avoir annoncée à la Chambre, le Premier ministre s’est rendu chez le roi Philippe, qui tient cette démission en suspens avant de consulter mercredi.

Vers une nouvelle crise politique majeure en Belgique ? Un peu plus de quatre ans après sa nomination au poste de Premier ministre, le 11 octobre 2014, au prix de différentes ententes et d’une coalition avec plusieurs partis, notamment les nationalistes flamands, Charles Michel a présenté sa démission mardi soir. Après l’avoir annoncée devant la Chambre, il s’est rendu chez le roi Philippe pour lui présenter. Ce dernier a rapidement annoncé qu’il tenait "sa décision en suspens", souhaitant consulter les présidents de partis mercredi avant de s’exprimer définitivement.

Charles Michel et son gouvernement de centre droit étaient dans une situation très inconfortable depuis le départ il y a neuf jours des ministres nationalistes flamands issus de la N-VA (Alliance néo-flamande). Ceux-ci s’opposaient à ce que la Belgique soutienne le pacte de Marrakech, le pacte mondial de l’ONU sur les migrations. Pour continuer de gouverner et de travailler sans le soutien des nationalistes flamands, Michel souhaitait obtenir le soutien au coup par coup des partis d’opposition au sujet de certains thèmes-clés (pouvoir d’achat, climat et sécurité). Mais son appel "n’a pas été entendu", socialistes et écologistes prévoyant même ce mardi avant sa démission de déposer une motion visant à le renverser.

Le trait est tiré
Charles Michel

Outre l’appel du pied fait aux partis d’opposition, Charles Michel, privé de majorité à la Chambre des députés, avait poursuivi les discussions avec les nationalistes flamands afin d’obtenir là encore leur soutien temporaire (notamment pour voter le budget 2019) en attendant les élections législatives de mai prochain. Mais il semble que le parti flamand ait posé des conditions que le Premier ministre a jugé "inacceptables". "J'ai constaté qu'il y avait des conditions nouvelles qui menaçaient de lancer le pays dans une fuite en avant confédérale et des élections anticipées, a indiqué Michel devant les députés mardi après-midi. Nous n'avons pas accepté ces conditions. Le trait est tiré."

Vers six mois de crise ?

"Aujourd'hui le Premier ministre a tiré les leçons, le bilan de quatre années et demie d'erreurs, a commenté mardi soir le député Jean-Marc Nollet, co-président du parti Ecolo. La page de ce gouvernement doit être tournée." Reste à connaître la décision définitive du roi Philippe alors que la Belgique semble se diriger vers une nouvelle période d’instabilité jusqu’aux législatives de mai prochain. 


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