Ben & Jerry’s ne vendra plus de glaces dans les territoires palestiniens occupés, Israël s'insurge

F.S. avec AFP
Publié le 20 juillet 2021 à 18h26
Ben & Jerry’s ne vendra plus de glaces dans les territoires palestiniens occupés, Israël s'insurge
Source : AHMAD GHARABLI / AFP

CONFLIT - Le Premier ministre israélien a menacé mardi le directeur d'Unilever, propriétaire du fabricant américain de glaces Ben & Jerry's de "graves conséquences" après l'annonce la veille par la compagnie qu'elle arrête de commercialiser ses produits dans les territoires palestiniens occupés.

La réponse ne s'est pas fait attendre. Le Premier ministre israélien Naftali Bennett considère ce mardi que la décision de Ben & Jerry's de retirer ses célèbres glaces des territoires occupés est "une action anti-israélienne claire". La veille, la firme américaine avait annoncé le retrait de ses produits en estimant que les vendre dans les territoires palestiniens n'était "pas compatible avec [ses] valeurs" : "Nous pensons qu'il n'est pas compatible avec nos valeurs que les glaces Ben & Jerry's soient vendues dans les territoires palestiniens occupés", écrit-elle. 

Un communiqué lapidaire dans lequel Ben & Jerry's ne donne pas d'explication à son choix tout en maintenant ses partenariats pour la vente de ses produits en Israël. "Nous avons un partenariat de longue date avec les détenteurs de notre licence qui fabriquent nos glaces en Israël et les distribuent dans la région", ajoute Ben & Jerry's, qui a toutefois décidé de ne pas renouveler l'accord de licence qui expire en fin d'année prochaine. En d'autres termes, pour l'heure, les Palestiniens sont privés de glace et non les Israéliens. 

"De graves conséquences"

Le Premier ministre israélien a menacé ce mardi Alan Jope, le directeur d'Unilever, propriétaire du fabricant américain de glaces Ben & Jerry's de "graves conséquences", "notamment sur le plan juridique", a affirmé Naftali Bennett, selon un communiqué de son bureau, précisant qu'il s'était entretenu avec, le patron d'Unilver.

L'ancien Premier ministre Benyamin Netanyahou appelle à un boycott réciproque : "Maintenant, nous Israéliens, savons quelle crème glacée ne pas acheter", a-t-il déclaré sur Twitter.

De son côté, le ministre des Affaires Etrangères Yaïr Lapid a martelé dans une vidéo : "La décision de Ben & Jerry's est une capitulation honteuse à l'antisémitisme, au mouvement BDS (boycott des produits israéliens, ndlr), à tout ce qui est mauvais dans le discours anti-israélien et anti-juif"

Fondée en 1978, Ben & Jerry's est une entreprise connue pour ses engagements progressistes, de la protection de l'écologie au respect des droits humains ou la question des inégalités. Tout au long de son histoire, Ben & Jerry's a commenté et/ou soutenu divers courants militants : soutenant ouvertement le mouvement "Occupy Wall Street", créant une glace en soutient à la candidature de Bernie Sanders face à Hillary Clinton lors des primaires démocrates de 2015, ou appelant la France à régulariser tous les sans-papiers en avril 2020. Passée dans le giron d'Unilever depuis 2000, elle conserve pourtant une direction et une autonomie de décision en propre. 


F.S. avec AFP

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