Biélorussie : le prix Sakharov décerné à l’opposition emmenée par Svetlana Tikhanovskaïa

Publié le 22 octobre 2020 à 22h05
Biélorussie : le prix Sakharov décerné à l’opposition emmenée par Svetlana Tikhanovskaïa
Source : Ludovic MARIN / AFP

RÉCOMPENSE - Le Parlement européen a décerné jeudi 22 octobre le prix Sakharov, sa plus haute distinction pour des actions en faveur des droits de l’Homme, à "l’opposition démocratique" au président Alexandre Loukachenko en Biélorussie.

Le Parlement européen a décerné jeudi le prix Sakharov des droits de l'homme à "l'opposition démocratique" au président Alexandre Loukachenko en Biélorussie, geste salué par sa figure de proue, Svetlana Tikhanovskaïa, comme une "récompense pour le peuple".

"C’est un honneur d’annoncer que les femmes et les hommes de l’opposition démocratique en Biélorussie sont les lauréats 2020 du prix Sakharov", écrit David Sassoli sur son compte Twitter. "Ils ont de leur côté une chose que la force brutale ne pourra jamais vaincre : la vérité. N’abandonnez pas votre combat. Nous sommes à vos côtés."

Cette candidature était soutenue par les principaux groupes politiques du Parlement, notamment le PPE (droite), S & D (socialistes et démocrates) et Renew Europe (centristes et libéraux).

Ce prix "n'est pas ma récompense personnelle, c'est une récompense pour le peuple biélorusse", a réagi la cheffe de file de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa depuis Copenhague, où elle est actuellement en visite.

Le président Loukachenko menacé de sanctions par l'UE

Après l'intellectuel ouïghour Ilham Tohti, condamné à la prison à vie en Chine pour "séparatisme", lauréat en 2019, les eurodéputés ont couronné un mouvement porté en particulier par des femmes et réprimé par le pouvoir.

Depuis le scrutin présidentiel controversé du 9 août, le Bélarus est le théâtre d'une contestation de masse inédite contre la réélection d'Alexandre Loukachenko, le président ayant établi depuis 1994 un régime inspiré du dirigisme économique et politique soviétique.

Le prix arrive à un moment clé pour ce mouvement : Svetlana Tikhanovskaïa, ex-candidate de l'opposition au scrutin qui s'est réfugiée en Lituanie, a donné au chef de l'Etat jusqu'à dimanche pour démissionner, menaçant d’appeler à une grève générale et à intensifier les manifestations.

Le président Loukachenko est par ailleurs menacé de sanctions par l'UE, qui a déjà pris des mesures contre 40 responsables du régime accusés d'être impliqués dans la répression et le trucage de l'élection, dont l'Union ne reconnaît pas le résultat.


La rédaction de TF1info

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