Biélorussie : nouvelle vague d'arrestations chez les manifestants, l'opposition en appelle à Biden

Publié le 9 novembre 2020 à 6h36
Manifestations à Minsk pour demander le départ du président Alexandre Loukachenko. Photo prise le 8 novembre 2020.

Manifestations à Minsk pour demander le départ du président Alexandre Loukachenko. Photo prise le 8 novembre 2020.

Source : Stringer / AFP

TENSIONS - Pas moins de 800 opposants au président Loukatchenko ont été interpellés par les autorités locales ce dimanche à Minsk. De quoi susciter la colère de la cheffe de file de l'opposition qui espère compter sur "le nouveau président des Etats-Unis".

"Le pays a été transformé en prison. C'est une junte militaire, il est impossible de supporter cette situation, cette répression, ces gens arrêtés pour rien dans la rue". Dans les colonnes de l'AFP, Elena Vassilevitch, une retraitée de 65 ans, a confié son désespoir quant à la situation de son pays. Comme elle, de milliers de citoyens biélorusses se mobilisent depuis de longs mois pour obtenir le départ du président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994. Malgré d'importants mouvements populaires de contestation, le chef d'Etat biélorusse refuse de se retirer. Pire, il ne cesse de durcir sa posture. Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Viasna, au moins 830 manifestants ont ainsi été arrêtés ce dimanche - à Minsk principalement - par des policiers munis de cagoules. Une dizaine de journalistes figuraient parmi eux ainsi que des célébrités comme le médaillé olympique de décathlon Andrei Krauchanka, ou Miss Bélarus 2008, Olga Jinikova.

L'espoir Joe Biden

Cette nouvelle vague d'arrestations arbitraires a suscité la colère de la cheffe de file de l'opposition Svetlana Tikhanovskaïa. Depuis la Lituanie où elle s'est exilée, elle a estimé que Loukachenko avait "perdu sa légitimité et son pouvoir". "Il ne veut pas nous donner le droit de décider de ce qui se passera dans notre pays" mais les manifestations continueront "jusqu'à la victoire", a-t-elle martelé. Devant l'inaction de la communauté internationale, la trentenaire a fait part de son espoir de rencontrer sous peu "le nouveau président des Etats-Unis", soulignant que Joe Biden avait "plusieurs fois pris des positions fermes en soutien au peuple biélorusse"

Une situation qui pourrait (encore) dégénérer

Le 9 août dernier, dans un climat délétère, Alexandre Loukachenko a annoncé son succès lors de l'élection présidentielle. Assurant avoir remporté 80% des voix, il a rapidement été accusé de fraudes massives. La grogne populaire n'a alors pas tardé à prendre de l'ampleur malgré la violente répression des premiers jours après le scrutin. Refusant de démissionner, le président en place a menacé de bientôt laisser la police tirer à balles réelles sur la foule ou de demander aux forces de l'ordre de "ne pas faire de prisonniers". Vendredi 6 novembre, il a été ajouté - avec son fils Viktor et treize autres responsables de la répression au Bélarus - à la liste noire des personnes sanctionnées par l'UE.


Maxence GEVIN

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