CRISE - 54 morts sont maintenant à déplorer depuis le coup d’État en Birmanie, selon le décompte de l'Onu. Mercredi, les forces de sécurité ont ouvert le feu à balles réelles dans plusieurs villes pour disperser les rassemblements des manifestants pour la démocratie.
Malgré le concert de protestations internationales, les forces de sécurité continuent à tirer à balles réelles sur les manifestants pro-démocratie en Birmanie. Mercredi 3 mars, au moins trente-huit d’entre eux ont été tués, et plusieurs autres ont été blessés. Cette journée fut "la plus sanglante" dans le pays depuis le coup d'État du 1er février, selon l'émissaire onusienne pour la Birmanie, Christine Schraner Burgener. D'après un décompte de l'Onu, au moins 54 personnes sont mortes et 1700 ont été arrêtées.
De quoi inciter l'émissaire à demander aux membres de l'ONU de prendre des sanctions "fortes". "J'ai eu une discussion avec l'armée et l'ai avertie que les États membres et le Conseil de sécurité pourraient prendre des mesures importantes, fortes", a-t-elle dit lors d'une visioconférence de presse. "Nous avons maintenant plus de 50 morts depuis le début du coup d'État, et de multiples blessés", a ajouté Christine Schraner Burgener depuis la Suisse où elle réside.
"Horrifiés et révulsés"
Interrogée sur les conditions posées par les militaires à une visite de sa part en Birmanie, réclamée depuis un mois par l'ONU, elle a répondu qu'ils lui avaient dit qu'elle était la bienvenue, mais "pas maintenant".
"Nous sommes horrifiés et révulsés par les violences atroces perpétrées contre les Birmans pour leurs appels pacifiques au rétablissement du gouvernement civil", a déclaré pour sa part le département d'État américain, appelant le monde à condamner "d'une seule voix" cette répression et demandant notamment à la Chine d’"utiliser son influence" auprès de la junte.
La France quant à elle "appelle à mettre immédiatement un terme à la répression en Birmanie, à libérer les personnes détenues et à respecter le choix démocratique du peuple birman" dans les urnes, a affirmé mercredi Emmanuel Macron dans un tweet.
"Notre révolte doit réussir"
Mais la junte semble plus déterminée que jamais à éteindre le vent de fronde qui souffle sur ce pays depuis le coup d'Etat contre le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi. A Rangoun, la capitale économique, au moins six manifestants ont été tués, d'après un secouriste et un journaliste local. Dans quatre villes du centre, au moins onze protestataires ont péri, dont deux à Mandalay et sept à une centaine de kilomètres de là à Monywa, d’après des sources médicales.
La télévision d'Etat, MRTV, a fait pour sa part état de quatre morts à Monywa. Des protestataires sont morts en échangeant des coups de feu, a-t-elle assuré, affirmant que les tirs ne provenaient ni de la police ni de l'armée.
Toujours dans le centre du pays, à Myingyan, un jeune de 20 ans a été tué. Des images diffusées sur les réseaux sociaux l'ont montré couvert de sang, transporté loin des barricades par ses amis. Sur d'autres images, une série de détonations a été entendue, tandis que des contestataires continuaient à scander : "Notre révolte doit réussir !". Des scènes de répression ont été rapportées dans plusieurs autres villes du pays.
Réunion à l'ONU vendredi
Outre l’usage de la force, cette répression se poursuit aussi sur le terrain judiciaire. Aung San Suu Kyi, toujours tenue au secret, est ainsi visée par quatre chefs d'accusation, notamment "incitation aux troubles publics". Six journalistes birmans, dont Thein Zaw, un photographe de l'agence américaine Associated Press (AP), ont également été inculpés. Ils sont poursuivis pour avoir "causé la peur parmi la population, répandu de fausses informations (...) ou incité des employés du gouvernement à la désobéissance", selon leur avocate. Ils encourent jusqu'à trois ans de détention.
Le Royaume-Uni a demandé une nouvelle réunion du Conseil de sécurité vendredi. Début février, ses 15 membres avaient publié une déclaration commune qui exprimait leur préoccupation sans toutefois condamner le coup d'Etat, Pékin et Moscou, alliés traditionnels de l'armée birmane, s'opposant à une telle formulation.
Les derniers soulèvements populaires de 1988 et de 2007 ont été réprimés dans le sang par les militaires. L'armée, qui conteste le résultat des élections de novembre remportées massivement par le parti d'Aung San Suu Kyi, a promis la tenue d'un nouveau scrutin.
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