Birmanie : l'ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi, inculpée pour corruption

Publié le 10 juin 2021 à 7h44
L'ancienne dirigeante birmane Aung San Suu Kyi lors d'une interview au parlement à Naypyidaw, le 25 août 2015.
L'ancienne dirigeante birmane Aung San Suu Kyi lors d'une interview au parlement à Naypyidaw, le 25 août 2015. - Source : STR / AFP

COUP D'ETAT - L'ancienne cheffe du gouvernement civile de Birmanie a été inculpée pour corruption, après avoir déjà fait face à de nombreuses accusations depuis le coup d'Etat militaire en février dernier.

La mise au ban de la prix Nobel de la Paix continue. Selon le journal officiel, The Global New Light of Myanmar, l'ancienne dirigeante birmane a été "reconnue coupable d'avoir commis des actes de corruption en utilisant sa position". Aung San Suu Kyi est notamment accusée d'avoir perçu "600 000 dollars [493 149 euros ndlr] et plusieurs kilos d'or" de pots-de-vin. Elle est aussi poursuivie pour l'utilisation abusive de terres pour la fondation caritative Daw Khin Kyi, qu'elle présidait.

Des accusations "absurdes"

Pour l'un de ses avocats, Khin Maung Zaw, "ces accusations sont absurdes." Pour lui, l'objectif de la junte est claire : "le but est de la tenir à l'écart de la scène (politique) du pays et de salir son image." Interpellée au matin du 1er février, la lauréate du prix Nobel de la paix 1991 fait déjà face à de nombreuses inculpations allant de la possession illégale de talkies-walkies à l'incitation à des troubles publics et à la violation d'une loi sur les secrets d'État. Si elle est jugée coupable, elle pourrait être bannie de la vie politique et encourt de longues années de prison. 

Deux procès sont déjà prévus dans la capitale Naypyidaw. Le premier doit démarrer le 14 juin prochain. L'ex-dirigeante, âgée de 75 ans, pourrait être appelée à comparaître ultérieurement à Rangoun pour le volet concernant la violation du texte sur les secrets d'État.

Pour justifier son coup d'État et écartée l'ancienne Nobel de la Paix, la junte a allégué de fraudes massives aux législatives de novembre 2020, qui avaient été alors remportées par le parti d'Aung San Suu Kyi. Depuis la prise de pouvoir des militaires, ce pays d'Asie du Sud-Est fait face à des manifestations quasi-quotidienne, l'économie est paralysée par les grèves et les affrontements entre l'armée et les factions ethniques rebelles ont repris. Ce putsch a mis fin à une parenthèse démocratique de 10 ans.


La rédaction de TF1info , avec AFP

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